Ghost – 11/04/17, Paris, Olympia

La messe a eu raison de ses fidèles ! Papa Emeritus imperturbable pour un show à la hauteur !

Après avoir été soufflée lors de leur prestation en tête d’affiche du Hellfest l’année dernière, j’avais hâte de les retrouver, qui plus est, dans une petite salle. C’est en effet à l’Olympia (sold-out en 48h) que le groupe a déposé ses valises pour sa mini tournée Popstar, éponyme au dernier EP en date.

Seulement voilà, 4 jours avant le concert, le scandale des « Nameless Ghouls » allait quelque peu entacher l’image de Papa Emeritus, chanteur et accessoirement, seul cerveau de Ghost. Les Ghouls du line-up de la génèse, ont porté plainte contre Papa, pour détournement d’argent. Récemment, Papa le dira lui-même, Ghost, est un projet solo, pour lequel il compose chaque ligne instrumentale, simplement repris par les Ghouls pour l’accompagner en studio ou sur scène. La justice fera le tri, cela ne nous regarde pas.

C’est donc avec de nouveaux musiciens (musicienne ?) derrière les masques, que Papa Emeritus offrirai les incantations, et ce, pour la première fois, dans la mythique salle de l’Olympia.

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La première partie est assurée par Zombi, un duo expérimental américain, composé d’un batteur et d’un bassiste/clavieriste. 45 minutes de prestation…ce fut assez long. Pas de paroles, seulement une batterie qui manquait de profondeur (ça aurait pu être sympa) et un clavier pas vraiment exceptionnel… Dans l’ensemble, pas trop mal mais gros contrastre avec Ghost, on ne peut pas dire que le public était prêt à apprécier un set comme celui ci

P1490564 — Zombi, Paris Olympa, 11 avril 2017

A 21h15, la salle est pleine à craquer, la fosse est en forme, et hurle pour l’arrivée du groupe qui se laisse désirer sur des chants grégoriens d’ambiance. A la seconde près, les Ghouls entrent en scène sur Square Hammer, seul titre de l’EP Popstar qui sera joué dans la soirée (et qui a remporté plusieurs prix l’an passé comme titre de l’année), accompagnés du grand Papa Emeritus III en fond de scène. Il est beau, imperturbable dans son rôle, élégant, charismatique, envoûtant…

La foule est véritablement en délire, ça saute, ça pogote gentiment (très gentiment), et moi j’suis au paradis avec St Pierre. Le groupe jouera Secular Haze, leur premier single, et donnera la part belle à Méliora, leur meilleur opus, sans compter sur le titre Year Zero nous envoyant tous au 7e ciel, aidé de la pluie de confettis qui fait toujours son petit effet.

Le petit bémol, car il faut toujours en trouver un, parait-il que ça rend plus crédible, concerne les « sisters of sin« . Alors oui, la scène de l’Olympia est petite, mais on aurait pu se passer des 2 bonnes sœurs totalement inutiles et non préparées avant le titre Body And Blood (contrastant avec la horde de 20 sisters of sin du Hellfest). Ces 2 jeunes filles paraissaient perdues…

On retiendra également le petit moment gênant du pointage de doigt de Papa durant 20 sec en notre direction parlant du « female Orgasm »…Hein hein, mais moi aussi mon roudoudou je suis litteralement tombée sous ton charme ! Balance le son baby, on est là pour ça…Passant du heavy de Mammy Dust, à la comptine d’He Is, la setlist est parfaite pour un public dédié à la cause.

Papa Emeritus est acclamé, il a toujours autant d’humour, aime son public, aime parler aussi (beaucoup), en récitant sa géographie française (chapeau de connaitre plus de 10 villes pour un Suedois). Il demandera à maintes reprises d’applaudir ses Ghouls, qui, pour un rodage, s’en sortent vraiment bien. Un tout petit couac avec le guitariste qui a oublié d’enchaîner au moment des présentations, mais d’ici quelques semaines, on ne fera plus la différence entre les anciens et les nouveaux (hormis le corps, certes, androgyne, mais assez féminin pour qu’on s’en rende compte, de la bassiste). Je tiens également à faire un focus sur la voix de Tobias (ce n’est plus un secret, ne faites pas vos choqués) qui était exemplaire ! Ce mec a tout : une voix, un concept, un charisme, des mélodies !

Dans la foule, des jeunes, des moins jeunes et des tous petits, venus en famille. Incroyable l’engouement soudain pour ce groupe. Il faut toutefois l’admettre, si Papa continue comme ça, Ghost fera véritablement partie du paysage des « grands groupes » qui, en plus d’avoir une notoriété en studio, l’amplifieront avec la scène. Tout y est, rien n’est laissé au hasard : décor de scène, jeux de rôles, maquillage, costumes, odeur d’encens, et pépites sur pépites musicalement parlant.

Papa Emeritus me semble le grand gagnant de ce combat à peine commencé, entre lui et ses anciens compagnons de scène. Rien ne semble pouvoir aller contre sa destinée, le Clergé est debout et les fidèles de plus en plus nombreux.

Prochaine étape ? La mort de Papa Emeritus III pour un IV ? Quoiqu’il en soit, Ghost entrera très prochainement en studio et ce sera avec impatience que je les retrouverai sur scène, ils sont (il est) dantesques. Y’a de quoi devenir croyant !