Le lieu et la date où il fallait être ! Grosse claque pour ce A Moon Shapped Pool Tour
A peine revenue de mon périple sudiste-USA, sans avoir eu le temps de ranger ma valise, je repars à Paris pour THE concert. En effet, 1 personne sur 10 d’après les réseaux, a réussi à avoir un billet pour l’une des 2 dates proposées par le groupe, à savoir le 23 et 25 mai, au Zénith de Paris. Tout s’est vendu en moins de 5min, idem dans les autres pays. J’ai réussi à avoir 2 places (O miracle du Boulevard Tonnellé), aucune grève n’aurait pu me faire louper ça (j’ai déjà assez regretté d’avoir ma place sur leur dernière tournée et ne pas y être allée).
19h45, on est devant le Zénith. Beaucoup de personnes recherchent désespérément une place…Passage obligé devant la sécurité qui vérifie chaque nom indiqué sur le billet et la carte d’identité présentée (stop au marché parallèle). Et paf, encore une réflexion sur ma nouvelle paire de lunettes : « aah, vous avez changé de lunettes ! Great, ça va, passez »..purée il a l’œil le p’tit !

20h, place à la 1ere partie : Holly Herndon. De loin, ça me paraissait pas mal, et puis une fois dedans, je n’ai pas trop accroché sur les 2 seules chansons entendues (on a fait la queue au merchandising avant, qui, d’ailleurs, était hors de prix !!). Holly est de San Francisco, fait une musique électronique transgenre. Elle est accompagnée sur scène par 2 autres geeks de la platine (dont un avec un TShirt « Gender Is Over« ). Ça mérite que j’écoute au calme pour me faire mon avis.

21h, extinction des feux, le groupe arrive tranquillement sur le titre Burn The Witch, présent sur leur dernier album. Du dernier album d’ailleurs intitulé A Moon Shaped Pool (uniquement sorti en version digitale, mais prévu en CD, LP au mois de juin), ils en joueront 9 sur les 10 titres le composant. Inutile de vous dire que la foule n’en peut plus, hystérie. Il me faudra cependant 2-3 titres pour véritablement rentrer dans le monde cérébral de Radiohead. Leur musique est tellement complexe, mais tellement belle.
Ils sont 6 sur scène : 2 batteurs, 2 guitaristes, un bassiste et Thom jonglant entre guitare, piano, maracas…Les rythmes de la batterie de Phil Selway (dont c’était l’anniversaire) sont parfaits mais doivent être compliqués à jouer : beaucoup de ruptures ou de contre-temps. Il a été rejoint sur cette tournée par Clive Deamer, percussionniste et second batteur. Jonny Greenwood s’enflamme tout seul par moments en ne stoppant pas ses soli alors que le titre est terminé, et jouera de sa guitare comme un violoncelle. Thom Yorke est en pleine forme du côté vocal mais également niveau humeur. Il dira à plusieurs reprises des « merci » « bonsoir » et un « de rien » en répondant à un des spectateurs. Il bouge son petit popotin et ne rouspète pas malgré des petits problèmes de son. Il changera de guitare à chaque titre, passant des Gibson Les Paul et SG aux Fender et Gretsh.

La scène n’a rien d’extraordinaire, elle comporte 4 écrans géants entrecoupés par des spots lumineux de forme carrée, représentant dans son ensemble, une pellicule photo. Cependant, le jeu de lumière est aveuglant et programmé au millième de seconde. Les stroboscopes sont en effet de la partie et sont le 7e membre du groupe, c’était génial.

Alors pourquoi fallait-il être là ce soir plutôt que les autres soirs de la tournée ? Et bien nous avons eu 2 tubes rarement joués comme No Surprises et surtout la plus connue (et loin d’être celle que je préfère) Creep. En parlant de Creep, ça a créé le buzz, tous les médias en parlent (Le Monde, les Inrocks…même Rolling Stone). Elle n’avait pas été jouée depuis 2009 et même en 2009, elle a du être jouée 1 ou 2 fois. Thom l’a surnommée « Crap » (merde) et ne la supporte absolument pas et ne veut pas en entendre parler. La setlist envisagée ne comportait d’ailleurs pas Creep, Thom a décidé au dernier moment de changer Just pour Creep. Le Zénith a littéralement tremblé et on a frôlé de très peu des émeutes de surexcitation (vraiment) ! Et j’avoue qu’ils m’ont réconciliée avec cette chanson, le saturé de guitare…pouahhhh.

C’est toute la subtilité de Radiohead, des petites mélodies qui paraissent très simples, et d’un seul coup, un gros riff casse toute la structure. C’est également le cas de la superbe Paranoid Android. Quelle chance de l’avoir eue également ce soir là (le second soir et sur les dates précédentes, que nenni) ! Ma préférée peut être, avec Street Spirit. Je ne savais plus vraiment comment je m’appelais lorsqu’ils l’ont interprétée. A la perfection avec les strobo sur les parties hardos, dantesque, hors de question de filmer à ce moment, j’ai profité, j’ai plané ! Alors certes, pas de Street Spirit (jouée à Amsterdam) mais finalement, tant mieux. Que dire aussi quand Idioteque a raisonné ! Tout l’art de Radiohead résumé en cette soirée : des titres calmes et mélodieux, des titres hard, des titres électros, le tout dans une complexité de composition mise à nue.
Le concert comportera 24 titres, pour une durée de 2h25. Personne n’a pu voir le temps passer. Seul bémol, quelques problèmes de son, notamment sur National Anthem, où le micro de Thom a été inexistant… Les titres sont montés crescendo et l’enchaînementd’Idioteque et Bodysnatchers est un choix que je valide (mes oreilles peut-être moins).

J’ai surveillé la setlist jouée hier soir pour la seconde date Parisienne et je suis très heureuse d’avoir fait la date du 23, même si hier ils ont eu 2+2=5 et There There (mais pas de Creep, pas de No Surprises, pas de Paranoid Android ni de Street Spirit et j’en passe). Radiohead est quand même un des rares groupes à changer, chaque soir, plus de 60% de sa setlist, que ce soit l’ordre ou les titres. Impossible de prévoir à l’avance.
Il y aura 2 rappels et un public privilégié, sonné par ce superbe moment. Radiohead n’a plus rien à prouver faut croire, quand on voit l’engouement des fans sur les ventes de billets ou critiques reçues vis à vis de leur dernier album, malgré l’absence totale de communication, ou de projets planifiés à l’avance. Qu’on ne me parle pas de Muse ou de Coldplay (que je vomis), Radiohead sont les patrons.

En sortant, on ne savait pas trop quoi dire à part « putain, on part au Portugal les revoir ? ». Alors on a tenté de trouver quelque chose à manger et on a refait le monde autour d’une pizza Veg’ pour 2 sur un banc…
Setlist, Paris, 23 mai 2016
Burn the Witch
Daydreaming
Decks Dark
Desert Island Disk
Ful Stop
Lotus Flower
The National Anthem
My Iron Lung
No Surprises (2009)
Bloom
Identikit
The Numbers
Separator
The Gloaming
Everything in Its Right Place
Idioteque
Bodysnatchers
Rappel
True Love Waits (2006)
Present Tense
Paranoid Android
Tinker Tailor Soldier Sailor Rich Man Poor Man Beggar Man Thief
Weird Fishes/Arpeggi
Rappel
Creep (2009)
Pyramid Song
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Mes vidéos :
Burn The Witch (entrée de scène)
The National Anthem
Idioteque
Everything in Its Right Place