Enfin j’ai pu voir le phénomène PJH en live, mais il manquait le p’tit truc magique
Polly Jean Harvey, on ne la présente plus ? Bon si un peu quand même, d’accord. La petite Patti Smith, je l’ai découverte grâce à la série The L Word : Leisha Hailey qui joue le rôle de la super Alice dans la série, a son groupe (et quel groupe !) du nom de Uh Huh Her. Ce nom est emprunté à un album de PJ Harvey. En parallèle, je suis tombée dans l’univers de Nick Cave qui a fait un duo avec Pj Harvey (Henry Lee) et qui, accessoirement, a eu une petite aventure avec. Et pour enfoncer le clou, la petite PJ a composé pour un des plus beaux albums de Marianne Faithfull, Before The Poison, a été produite par Flodd (producteur connu de tous les fans de Depeche Mode) et a fait un duo avec Thom Yorke de Radiohead. Bref, tout ce petit monde fricotte ensemble et ce n’est pas pour rien.
PJ Harvey a commencé sa carrière dans un trio (sobrement appelé PJ Harvey) qu’elle a monté avec Rob Ellis et Steve Vaughan, succédant à sa participation avec John Parish (un autre PJ) au sein du groupe Automatic Dlamini, avant de s’envoler en solo (accompagnée sur scène par John Parish, entre autre). Elle deviendra la seule artiste a recevoir 2 fois le grand prix du Mercury Prize. Adulée par les uns comme Kurt Cobain, côtoyant les plus grands dans l’ombre des compositions, PJ Harvey ne cesse de se réinventer : tantôt dans un grunge hargneux, tantôt dans des balades macabres, tantôt dans un rock entrainant, le tout saupoudré par une voix hors pair, cristalline avec un coffre en inadéquation totale avec le petit oiseau qu’elle est.
PJ est certes, chanteuse à son compte, compositrice pour d’autres, mais également une joueuse de saxophone, guitare et piano (elle composera d’ailleurs de A à Z son fameux album Uh Huh Her).
Vous connaissez forcément ces 3 titres :
Et niveau actu, la belle britannique a sorti son nouvel album The Hope Six Demolition Project qui est d’une grande classe que je vous recommande !
Revenons-en au concert. Au départ, il était prévu des « guest », soit 2 premières parties. Sans aucune explication, nous avons tous été prévenus que les premières parties ne pourront pas se produire et que le concert de PJ commencera à 20h30 pétantes. Bon, ce n’est pas très grave, on vient pour PJ !
Un concert sans un verre, ne peut pas être une bonne soirée, soyons honnêtes.
20h30, le Zénith n’est pas entièrement plein, je dirais qu’il reste 10% de places disponibles (pourtant sur les réseaux de vente, le concert affichait complet mais la production a décidé de remettre en vente des billets au guichet du Zénith le jour même…petit problème de communication ?).
Extinction des feux à 20h45, 9 musiciens arrivent avec tambours, saxo, violon, guitares, basse…suivis de PJ Harvey ! Le titre d’entrée, Chain Of Keys, est issu du dernier album et il est génial pour une intro. PJ arbore une tenue assez…décontractée (elle serait venue à poil c’était pareil) et est accompagnée de son saxo. Jusque là tout va bien.
Ils sont donc 10 sur scène, le son est excellent, et niveau percu et batterie, on sera gâtés ! La voix de PJ Harvey est au sommet, c’est d’une beauté, on s’en rendra compte tout particulièrement sur le titre To Bring You My Love. Les morceaux s’enchainent mais aucun des 10 ne prendra la parole une seule fois ! Ah si, PJ sortira seulement un « je voudrais vous présenter mes musiciens » mais pas un « bonsoir », « ça va » ni rien de rien, même pas un « au revoir », « à bientôt », rien ! Oui, ça me gêne. Timidité ? Bon allez on passe sur ce point là mais 3 autres trucs vont me chagriner : les titres les plus pêchus sont hypers courts, on est à peine lancé dans le truc que paf, fin de la chanson, des titres de 2min30 en live, il faudra m’expliquer ! Ensuite, PJ ne prendra à aucun moment la gratte, elle se contentera de 2-3 notes au saxophone, laissant la place a son saxophoniste sur la plupart des soli. Je pense une fois de plus, mettre ça sur le compte de la timidité. En effet, elle s’efface à plusieurs reprise derrière ses 9 compères pendant les moments instrumentaux. Enfin, le rappel. Le rappel c’est le moment où on envoie tout valser, marquant la fin de la soirée, on met toujours un tube là dedans ! Et bien là, on se tapera 2 titres totalement mou du genou…Niveau setlist, les temps sont bien définis entre moments rock, doux, mélodieux, mais merde, on rallonge les versions et on s’enflamme sur le rappel.
En dehors de ces notes négatives, je suis ravie d’avoir vu Madame Harvey qui sait s’entourer (John Parish était présent) mais qui livre un concert millimétré, sans faux pas, sans déborder des lignes, sans parler : 1h40 et tchao les gars. Par contre, je salue grandement le prix des places (45€ assis) et le merchandising (25€ T shirt).
Je regrette qu’elle ait choisi un Zénith, en réalité, c’est la salle qui lui a posé problème hier soir. Voir PJ Harvey dans un Olympia, Cigale ou Grand Casino, alors là oui, on doit s’en prendre plein la gueule, mais dans un zénith..il faut dans ce cas assurer sur la mise en scène, hélas, elle s’est contenté à ce niveau, d’un simple drap peinturé de carrés. Cela dit, je n’ai pas vu le temps passer, mais il m’a manqué quelque chose. On sort frustré 😦
Pour conclure : c’est un artiste à écouter, c’est indéniable, tout le monde devrait avoir un de ses albums dans sa musicothèque, et je retournerai la voir si elle fait une plus petite salle. Elle est douée, mystique, mais peut être que je m’attendais à un moment énorme et que je deviens trop exigeante ?!
==> Galerie Photos <==
Je ne me suis pas trop foulée sur les photos et leur qualité, je profite désormais des concerts
Mes vidéos :
Setlist :
1-Chain of Keys
2-The Ministry of Defence
3-The Community of Hope
4-The Orange Monkey
5-A Line in the Sand
6-Let England Shake
7-The Words That Maketh Murder
8-The Glorious Land
9-Written on the Forehead
10-To Talk to You
11-Dollar, Dollar
12-The Devil
13-The Wheel
14-The Ministry of Social Affairs
15-50ft Queenie
16-Down by the Water
17-To Bring You My Love
18-River Anacostia
19-The River
20-Is This Desire?