L’or noir de l’électro .fr
Qui est Scratch Massive ? Duo français composé des Dj Maud Geffray et Sébastien Chenut, originaires de St Nazaire et Angers.
Ils ont actuellement 6 albums à leur actif (le tout dernier est sorti en 2016 pour la BO du film Day Out Of Days), mais je les ai réellement découverts avec Nuit de Rêve (2011). Est notamment issu de cet album, le titre Paris, illustré dans un clip de Zoe Cassavetes (la réalisatrice de Day Out of Days justement), avec Cécile Cassel (plus connue sous le nom d’Hollysiz). On y retrouve également des collaborations avec Koudlam, Daniel August (Gus Gus), Chloé Thévenin ou encore le très célèbre Jimmy Somerville.
En parallèle, Maud Geffray mène une petite carrière solo, son album Polaar sortira le 12 mai, elle a également réalisé la BO du film Junior, et Sebastien Chenut réalise de nombreux remix (The Cure par ex).
Subjuguée par Nuit de Rêve (je vous le recommande), je me suis procurée leur live, Communion.
Le duo a expliqué être assez fan de Depeche Mode et d’avoir eu une révélation suite à l’album 101 du groupe mené par Dave Gahan (album live de 1988, filmé au Rose Bowl de Pasadena à Los Angeles). Il leur fallait donc un album live pour exprimer la puissance de Nuit de Mes Rêves avec des versions rallongées ou remixées, à l’instar que le 101 de Depeche Mode a révélé Music For The Masses. C’est ainsi que Communion est né…Amen
L’album est paru en 2013 (purée déjà !) et se compose de 10 titres pour un peu plus d’une heure de voyage dans les profondeurs d’une électro subtilement jaugée, à cheval entre sons inquiétants et hypnotisants, alimentés par des sons de synthés du passé dans une atmosphère futuriste. C’est l’âme même de Scratch Massive qui est dépeinte dans ce live, en puissance 10.
L’album s’ouvre sur Waiting For A Sign, composition redondante basée sur une progression lente digne d’un film à suspense insoutenable. Les nappes de synthés sont parfaites, le rythme est maitrisé sans tomber dans le trop accessible, accompagné par des chœurs loin d’être rassurants. Le final est une sorte d’outro conjugué à l’intro du titre suivant Pleine Lune, qui, par la suite, reprendra le phrasé « Waiting For A Sign ». On y est d’entrée de jeu, Scratch Massive en impose.
En 3e position c’est Golden Dreams qui a tout de l’électro que je défends, renforcé par des syncopés ou break, des changements de rythmes, le tout subtilement dosé. L’arrivée des petites aiguës rappelleront les BO de Giorgio Moroder (Midnight Express), voire, les début d’un certain Jean-Michel Jarre :
Impossible également de passer à côté de l’excellent Take Me There (en duo avec Jimmy Somerville). Ce titre est THE titre de Scratch Massive, et la montée en puissance de la voix de Jimmy dans le final, permet une explosion des sens :
Les titres se suivent avec chacun leurs caractéristiques, à l’image de Girls On Top : un remake du flic de Beverly Hills en plus flippant (bon oui d’accord, en beaucoup beaucoup plus flippant), avec une grosse voix masculine modifiée, savamment liée à une douce voix féminine permettant de faire le lien avec le titre d’après.
Le final est absolument merveilleux, avec l’enchaînement de Paris, Nuit de mes rêves, Take Me There et Closer (j’aurais voulu dire la triptyque magique mais ça ne fonctionne pas, ils sont au nombre de 4, shit !) clôturant le show de façon délicate… raffinée.
Le secret de Scratch Massive est qu’ils n’attaquent pas de front avec des bits délurés. Tout réside dans les « non-dits », ça rentre par les pores, ça trifouille les tripes. L’atmosphère créée est inquiétante, intrigante et à la fin, on est pris au piège des loops qui infusent et nous font voyager dans une odyssée intemporelle.