4 ans après Delta Machine, un retour engagé et percutant !
C’est le jour J ! La sortie tant attendue du nouvel album de Depeche Mode, Spirit.

J’ai résisté durant 8 jours pour ne pas l’écouter avant sa sortie, et me poser au casque, tranquillement. Même si hier, on m’a appelée pour dire que ma commande était arrivée (et qu’avec mes horaires de train, je l’aurai dans le…), enfin bref, ma tête était la suivante :

Que s’est-il passé depuis la sortie du Delta Machine, il y a 4 ans, en mars 2013 ? Tellement de choses… Je fais toujours un bilan de ma vie à chaque sortie d’album de Depeche Mode. Je me rappelle de chaque endroit où j’étais, de chaque émotion que je vivais à chaque sortie d’album, à chaque concert, à chaque conférence de presse , à chaque nouveau clip ou encore à chaque lancement de tournée.
En 2013, la claque fut énorme avec Delta Machine, classé dans mes préférés du groupe aux côtés de Violator, Song Of Faith And Devotion, Music For The Masses et Black Celebration. Ils m’avaient littéralement scotchés, face à un tel renouveau dans la continuité, en arrivant, après 30 ans de carrière, à sortir des pépites que j’avais, à l’époque, nommées « onyx ».
4 ans après, Spirit est donc arrivé chez les disquaires. Entre temps, j’ai pu lire de très nombreuses critiques de la part de la presse, ou des fans, et je n’ai jamais vu un tel engouement : « l’album de leur carrière » « une machine de guerre » « l’extase » « un album majeur pour une époque bouleversée » « l’album de la révolution » « ENORME » « l’album le plus pertinent de 2017 » etc etc etc… Chaque jour une nouvelle critique sortait, à 100% enthousiaste, ce qui, je dois l’avouer, m’a fait monter en pression. Bordel, à ce point ??
La promo autour de l’album est assez conséquente également, comme à l’image du défilé révolutionnaire organisé par RTL2 hier, place de la République, les dizaines de concours pour gagner des places aux concerts très très privés du mois de mars, des photos promos +++…Le groupe se paie même le luxe de faire les couvertures des magasines Rolling Stone et des Inrocks.
Alors bref, concrètement, qu’en est-il de mon ressenti envers Spirit (qui va devoir envoyer du lourd pour surpasser Delta Machine, ne serait-ce qu’au niveau des rythmes blues) ?
J’avais été enjouée face à Where’s The Revolution, le single paru en février. Beaucoup d’entre nous y ont vu une sorte de Corrupt (de l’album Sounds Of The Universe) revisité, mais peu importe, ça fonctionne ! Et puis le clip, d’une beauté…! Mais un single est souvent à double tranchant, représentatif ou pas du dernier opus ?
Spirit s’ouvre tout simplement sur la meilleure ouverture qu’ait pu nous offrir le groupe jusqu’à présent. OUI, j’estime que Going Backwards me donne assez de frissons pour aller au delà de l’éternel et indétrônable (du moins jusqu’ici), Higher Love (Song Of Faith And Devotion) . La voix de Dave Gahan est meilleure d’année en année, c’est un mystère. Posée sur quelques notes de piano, soutenue par une petite batterie électro bien cadencée. Welcome To My World de Delta Machine a trouvé sa jumelle.
Se suivent Where’s The Revolution (je dis oui!) puis The Worst Crime (petite ballade), avant d’entamer Scum. Un des tubes de cet album avec So Much Love. La construction de ce titre n’est pas des plus communs, avec des couplets hachés, cette répétition « Hey Scum Hey Scum » avant de s’étirer sur LA phrase « Pull The Trigger ». Je dis bien LA phrase car chez Depeche Mode, on a tous des phrases marquantes en tête. Pour ma part j’ai toujours eu « I’m Not The One, Barrel Of A Gun » ou « The Fire Still Burns » « Pain & suffering In Various Tempos » (tatouée sur mon bras d’ailleurs)…Et bien « Pull The Trigger » a la même intensité qu’un « Barrel Of A Gun » (en même temps, entre tourner le barillet d’un flingue et appuyer sur la gâchette, le sens n’est pas si éloigné).
You Move et Cover Me (écrites par Dave Gahan et Martin Gore) passent, mais sans plus, quoique, You Move passe de mieux en mieux au fur et à mesure des écoutes. Arrive Eternal, le premier titre interprété par Martin sur cet album. Je dois avouer que j’ai perdu Martin depuis longtemps…depuis … Home ? Ni Eternal, ni Fail, qui clôture Spirit, n’égaleront One Caress.
Après ce petit interlude Gorien, c’est au tour de Poison Heart, la 3e composition de Dave Gahan, d’entrer en piste. Sur la lignée d’un Soulsavers (groupe avec qui Dave Gahan a sorti 2 sublimes albums), les amours du groupe pour le blues sont ici soulignés. Cependant, le titre, langoureux, manque de pep’s, même si les chœurs nous embarquent dans le voyage sans trop de difficulté.
Et à partir de là, Spirit va nous offrir un autre tube avec So Much Love, qui, après 5 écoutes complètes de l’album, reste le titre n°1 et pour plusieurs raisons (sûrement personnelles) : d’une, on retrouve le minimalisme Modien électronique, une voix sexy, un refrain simple, une articulation carrée entre les couplets et phrasés mais surtout, ce titre est une version aboutie de Soft Touch / Raw Nerve (présente sur Delta Machine). Il va cartonner sur scène ! Tout comme le titre suivant, Poorman, qui est une version blues de Secret To The End (présente également sur Delta Machine). J’y vais un peu fort en disant que Poorman n’est qu’un sample mais vous retrouverez les petits sons électro derrière. Poorman est un hymne moderne des chants de coton, j’ai un gros faible pour celle-ci. La force de Depeche Mode a encore frappé : faire du futuriste avec du vieux.
Ne reste ensuite que 2 compositions, notamment No More, la 4e et dernière de la main de Dave Gahan, puis Fail, second titre interprété par Martin. Je ne m’étendrai pas trop car je n’ai pas encore saisi le truc sur Fail…J’ai vraiment perdu Martin (je parle en tant qu’interprète car il reste la plume de Depeche Mode à 80% bien évidemment).
Pour faire simple…ne voyez pas Spirit comme un Violator ou Music For The Masses, qui explosent les oreilles à la première écoute. Spirit est un album multicouches, où chaque strate se dévoilera au fur et à mesure des écoutes. Il est à la fois dans la continuité des compositions de Depeche Mode, tout en étant différent. Il me rassure sur ses sonorités blues et électro (tout ce que j’aime). Ils m’épateront toujours à sortir de leurs petits sentiers battus, et de continuer à sortir des albums où juste la petite patte DM est reconnaissable parmi 10 000, mais où le reste est novateur.
Avec Spirit, le groupe a encore fait fort. La production est monstrueuse, la voix est incroyable, les compositions ont chacune leur particularité même si 5 titres se détachent (avoir 5 compositions sur 12 qui se démarquent, est le signe d’un très très bon album). De là à dire « album de la maturité », on se calme. Depeche Mode est mature depuis bien longtemps et n’a plus rien à prouver, et pourtant, ils savent se renouveler. Pas de retour aux sources donc, juste une progression lucide pour ne pas tomber dans la monotonie d’un « on fait ce qui fonctionne, sans trop se creuser l’esprit ».

Je comprendrai ceux qui se sentiront dérouté, voire même ceux qui n’aimeront pas cet album (moins de basse, plus soyeux, homogène, soigné, épais, moins détaillé), mais je peux vous assurer que Spirit, sur scène, ça va percuter ! Je vous dis à très vite, à savoir les 12 et 29 mai puis 1er juillet !
D’ailleurs, rendez vous ce soir, à 20h, pour le live in Berlin qui sera filmé en 360° et diffusé en direct :
Depeche Mode – Spirit
- (17 mars 2017)
- Producteur : James Ford
1- Going Backwards
2- Where’s the Revolution
3- The Worst Crime
4- Scum
5- You Move
6- Cover Me
7- Eternal
8- Poison Heart
9- So Much Love
10 Poorman
11 No More (This Is the Last Time)
12- Fail
Ça vaut ce que ça vaut mais par solidarité pour toi j’ai aussi attendu avant de l’ecouter :p
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C’est un merveilleux cadeau ça !!!
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