La meilleure représentation live que j’ai pu voir de leur part, avec Pixx en ouverture
Dois-je encore présenter Austra ? Découverts en première partie de Gossip, en novembre 2012, ce quatuor n’a de cesse continué d’agrandir le cercle des initiés, et d’entamer son chemin de croix du « renouvellement » au fil des 3 albums sortis en 6 ans. Il aura tout de même fallu attendre 4 ans entre Olympia et Future Politics, dernier album en date écrit par Katie, recluse au fin fond du Mexique suite à sa douloureuse séparation avec Alice (dixit Rolling Stone).
Ainsi, il s’est écoulé 2 ans entre leur dernière prestation où j’étais présente (festival LGBT Loud & Proud) et avant hier, au Trianon de Paris. L’excitation était là mais également une réticence face aux dernier titres de Future Politics et l’absence annoncée de Spellwork dans la setlist.
Austra était la tête d’affiche du festival Les Femmes s’en Mêlent, qui se terminait donc le vendredi 31 mars, prônant les femmes fortes, indépendantes et créatrices. En seconde et premières partie : Sandor et Pixx. Je ne vais pas m’attarder sur Sandor (« s’en dort »?) mais sur Pixx, oui !

Pixx : 20h15 – 20h45
Hannah Rodgers est la minette blonde platine coupe garçonne, complètement zarbi dans une tenue sortie du grenier de mamie qui devait fêter le Carnaval dans la campagne anglaise, qui se cache derrière Pixx. 21 ans, elle n’a que 21 ans (je lui en donnait au moins 27 ! Oui c’est précis) et elle dégage un charisme assez particulier. On hésite entre la défonce ou la trans, avec un regard perturbé yeux limite révulsés de « killeuse », surplombée sur des talons compensés, bref, un tableau à elle seule. Musicalement ? Je dirais un mélange des Cure, Kate Bush et The Smiths (voix se rapprochant vraiment de Mesparrow). OUAIS MEC, rien que ça ! Ça demande encore un peu de maturité mais les bases sont présentes.
Elle sortira son 1er album The Age Of Anxiety le 2 juin prochain, suite logique donnée à son EP de 2015, Fall In. Je ne mettrai pas de vidéo car rien n’exprime vraiment ce que j’ai pu voir avant-hier.

Austra : 21h – 22h15
Après la 2e pause pipi (les pintes, c’est le mal!) nous voilà pépouzes au premier rang du balcon gauche, en mode mamie. La salle est remplie à 90% (quelques fauteuils vides en haut mais la fosse est bien pleine. Comme le placement était libre, on peut penser que les fauteuils vides sont en fosse). Un petit coucou à Claire en contre-bas venue en force (si señorita), papotages de coupines avec Audrey avant que la foule s’impatiente aux environ de 20h59. L’heure c’est l’heure…
21h, tout le petit groupe arrive en même temps, on admire Ryan avec son blanc à lèvres « ski neutrogena » et ses cheveux blonds frisés (il passe par tous les look), Katie dans sa robe jaune moutarde avec un fard à paupière vert (ça existe encore?) et rouge à lèvres, Maya et son superbe blaser vert (mais où est passée sa paire de lunettes??) et Dorian…bah Dorian quoi, sobre.
La première chanson est celle qui ouvre le dernier album, ainsi que les 3 suivantes. On ne se foule pas trop, on suit l’ordre, avant de chavirer dans la période Olympia avec Forgive Me.
Ma foi, ces 4 premiers titres cartonnent, bien mieux que sur l’album. Certes, J’adore Utopia et Future Politics mais en live, le rendu est vraiment punchy, ouf ! La voix de Katie est impressionnante. Si on se remémore les anciennes tournées, on ne peut pas dire que c’était aussi lisse et sans fausse note que sur les enregistrements studio. A croire que le Guacamole vous requinque des cordes vocales ! Rien à redire. Et la prestance ? Elle a vraiment pris de l’assurance, les petits sont devenus grands. Cependant, ce que je ressentais sur l’album a été visible sur scène, à savoir une Katie omniprésente et les autres membres dans l’ombre, jusqu’à interpréter seule Forgive Me (Ryan et Dorian assis, Maya en backstage). De plus, aucun spot ne laissera apparaître le visage de Maya alias Princess Century, perdue au fond de la scène. Ce qui ne l’empêchera pas d’assurer comme un vrai métronome mécanique sans faille (oui c’est ma chouchoute). A la question de cette fusion Austra-Katie, Maya répondra qu’ils s’en foutent, que c’est Katie qui gère les réseaux sociaux et les photos et que donc …Bon, on a senti le sujet sensible.
Un petit problème de son interférera au début d’un titre, et on ne boudera pas ce moment, un des rare où Katie parlera (et avec humour), en attendant que Dorian répare ses connexions.
Le set reprend et déroule une très belle version de The Choke avant de revenir sur des titres de Future Politics. Arf, le seul moment disons…moins intense que le reste. Bon, 2 morceaux sur les 17 interprétés, ça va, pas de quoi faire un scandale. A partir de Home, le public entrera dans une folie qui ne redescendra pas. Ça saute, ça danse, ça hurle, ça chante et les balcons sont debout. Arrive l’une des plus belles compositions du dernier opus, I Love You More Than You Love Yourself (pourquoi avoir un titre aussi long à écrire !) placée un peu comme dans un Roller Coaster, le haut de la dernière montée présageant une descente vertigineuse à vous en faire claquer l’aorte ! Et bien la descente fut à la hauteur (sans jeu de mot) de la montée, avec l’enchaînement des tubes à la limite de l’asphyxie jouissive auditive. Et les versions ! Mais les versions ! Tout a été réorchestré, bien plus « rentre dedans », bien plus « propre », fini de mettre les bouchons sur Beat & The Pulse, out les basses saturant les baffles (pas de métonymie ici, je sais, la baffle est un abus de langage), place à la puissance ! Idem Sur Lose It, le public est en lévitation.

Mais le moment tant attendu (pour ma part) était celui de The Villain. En effet, ce titre est certainement mon préféré et j’avais lu qu’il avait été entièrement réinventé pour la tournée…j’avais peur de perdre toute l’âme de Villain et au final, j’en suis restée bouche bée. Certes, le titre a beaucoup évolué et difficile à reconnaître pour les néophytes, mais alors, quelle claque ! Le choix d’une version aussi électro était un risque, voire un challenge et j’approuve à 200%, même si j’étais contente dans le métro, de me réécouter la version studio. Merci merci merci de garder Villain au sein de cette tournée et je tacherai de la filmer dans 2 semaines à La Rochelle (rien de folichon sur tutube la concernant dans cette version).
Un peu de repos, le moment chiant du rappel, qu’heureusement, Austra écourtera. La pression n’est pas retombée au Trianon, alors pourquoi ne pas continuer sur la lancée pour un petit Habitat (titre tant attendu des fans en support physique), Painful Like et la sublime Hurt Me Now pour clôturer la soirée de façon majestueuse.

Ah mais merde, c’est fini ? Fichtre, pas de Spellwork, c’était donc vrai, Katie en a marre… Fou comme au final, Austra a beau faire des choix à 180° de nos attentes, on en fini toujours pas oublier nos revendications. La première était la peur de voir partir les sœurs Lightman qui occupaient la scène de façon hypnotique et agrémentaient les chœurs. Katie avait expliqué qu’Austra c’était Elle, Maya, Ryan et Dorian, et que Romy et Sari Lightman ne continueront pas, du fait de la confusion apportée à ce niveau. Et puis Katie ayant pris de l’assurance sur scène et Maya les chœurs, on s’y est fait. Ensuite, The Villain revisité, noooonnn surtout miséricorde on ne touche pas aux chefs d’œuvre, et puis…On s’y est fait. Après, la disparition de Spellwork, ah non pas celle ci pitié pitié pas celle-ci et puis au final, on s’y fait car le reste cartonne. On ne parlera pas des coupes de cheveux de Ryan, car qu’on s’y fasse ou pas, il s’en fiche pas mal.
Maya a rapidement quitté la scène, en nous disant au revoir de la main mais sans nous regarder… Timidité ? Quoiqu’il en soit, elle partait pour un DJ set organisé dans une cave parisienne jusqu’au bout de la nuit. Il est loin le temps ou j’avais déchargé un brin de matériel avec eux à St Malo ou quand Katie m’avait dédicacé un petit cœur et Maya un « I Love Your Glasses » sur le LP de Feel It Break (mais elle répond sur Messenger facebook).

Ce qu’il faut retenir
Des versions plus dark électro, une voix irréprochable, un public d’enfer, le stick à lèvres Neutrogena de Ryan mais pas de Spellwork (et toujours pas d’Identity ou Young & Gay), reste du groupe trop en retrait par rapport à Katie.
Ce fut tout de même le meilleur concert d’Austra auquel j’ai pu assister, et Katie porte bien son 2e nom de déesse de lumière, car oui, elle rayonnait, mais un soleil n’est rien sans ses étoiles (la punchline ! Je dois avoir un côté Beaudelaire en moi…), attention à ne pas trop se mettre en avant.
Setlist :
We Were Alive
Future Politics
Utopia
I’m a Monster
Forgive Me
The Choke
Freepower
Gaia
Home
I Love You More Than You Love Yourself
Angel in Your Eye
Beat and the Pulse
Lose It
The Villain
Habitat
Painful Like
Hurt Me Now

Galerie Photos

Merci encore pour m’avoir fait découvrir ce groupe !!
Concert fou, même assise comme des mamies on a pu bouger comme en l’an 40 !
Pareil que toi pour Pixx, je la pensais plus « âgée », en tout cas quel charisme ; je n’ai pas encore eu le temps d’aller écouter ses titres en studio mais c’est sur ma liste !
J’aimeAimé par 1 personne
Ce genre de retour me rend trop heureuse ! Merci d’avoir pris ta place !
J’aimeAimé par 1 personne