Dans le cadre des soirées TACKT, la scène Tourangelle s’est illustrée avec élégance
Le Temps Machine a invité Gnossos et Strawberry Seas pour sa soirée TACKT : t’habites à combien de km de Tours ? afin de mettre en lumière la scène locale qui regorge de petites pépites.
C’est Gnossos qui a ouvert le bal vers 20h30 avec 1h de spleen romantique et cotonesque. Quatuor rejoint par un 5e membre très récemment, Gnossos s’est cherché un temps avant d’exceller dans un style planant bienveillant où pop-songs se mêlent à pop-love sans tomber dans le marshmallow fondu, bien que l’ensemble de la prestation restera monotone hormis le titre Fall bien plus punchy. C’est plaisant mais pas transcendant dû à un manque de contraste notable entre chaque morceaux. Le batteur que je dénommerai l’homme ours-délicat, alternera batterie, guitare, instrument Hawaïen, maracas et baguettes à têtes feutrées, tandis que le chanteur tout rayé de rouge & noir assurera les vocalises de façon parfaite, avec une voix grave et suave, entouré de 2 claviéristes/guitaristes et un bassiste. Peu de jeux de scène ni de réelle complicité si ce n’est pendant les moments longuets d’accordages où, pour meubler, l’arrivée de blagues étaient les bienvenues.
Le public semble attentif et comblé par le groupe qui apporte son lot de légèreté sonore dans un monde où la violence reste le leitmotiv actuel. Bien que Gnossos espère un jour que l’un de ses titres soit au générique de Thalassa, il a réussi à nous immerger dans son univers à la fois marin grâce à une batterie aux sonorités de sonar, et à la fois aérien, empli de douceur et d’apaisement. La prestation se termina avec un titre qui en valait 2, tant au niveau de sa longueur que de sa profondeur via une ligne de basse prédominante et un refrain bien calibré.
Gnossos a déjà réalisé un très beau parcours et ne laissera pas son univers indifférent pour tous les amateurs de musiques travaillées mais accessibles, dans la douceur et la positive-attitude made in love.
La soirée s’enchaîne avec Strawberry Seas qui fera honneur à la gente féminine en comptant dans ses rangs, une femme ! Dans un style plus décomplexé, le groupe sait communiquer avec le public et arbore une belle complicité entre ses membres. Le rock de Strawberry seas oscille entre psyché 70’s accentué par le son du clavier-orgue, indie et sons plus récents à la Placebo. La voix du chanteur d’ailleurs, est un mélange de Brian Molko et d’Iggy Pop, qu’il mêle finement à celle de la claviériste pour donner des nappes intelligemment pensées, adoucissant une rage qui ne demande qu’à exploser. Strawberry Seas restera tout en retenu dans ses compositions, c’est dosé, ciselé et donne un relief très intéressant à la performance. Les titres n’ont aucun mal à trouver leur place au sein de la setlist où chaque moment peut être différencié. Les titres eux-mêmes comportent des ruptures permettant à chaque fois de relancer la machine dans une cohérence sans véritable faille.
A la tête d’un premier EP (+ un album) et photographié dans un look so 70’s où le cuir marron a pleinement sa place, le groupe a su fédérer le public autour de sa joie nonchalante, assez déconcertante. Peu de pauses entre les titres, Strawberry assure son set et s’éclipsera au son d’une batterie « champ de bataille », sonnant le glas pour une bonne bière entre copains.
Dans une formation classique avec 2 guitares, 1 basse, 1 batterie, le clavier-orgue apporte LA touche nostalgique à des sonorités que l’on pensaient dédiées à une époque révolue. Alors oui, mettons-nous le cul dans les fraises et dansons à en rayer le parquet car la scène locale nous a offert ce soir, de l’intemporalité !
Live Report pour Le Temps Machine, merci à eux.