Passage de 2 jours en septembre chez les caribous
Décollage de Las Vegas à 23h (1h après qu’un avion, également à Las Vegas ait pris feu), puis escale de 4h à New-York, me voilà au Canada. A peine 48h pour s’imprégner un peu de l’énergie de cette ville, c’est peu mais à un moment, le porte-monnaie vous ralentit.
Pour info, Montréal, ville de la province de Québec, est la 2e plus grande ville du Canada avec 2 millions d’habitants. 50% de la population parle français, 13% Anglais et 33% une autre langue. C’est Jacques Cartier qui baptisa la ville du nom de Montroyal (Montréal). La ville est située sur l’Archipel de d’Hochelaga.
J’avais réservé avec AirBnB pas très loin du quartier Mont-Royal. 20€ la nuit dans un très bel appartement avec en bonus, un super accueil par l’hôte qui avait tout simplement laissé sa clé d’appart’ dans la boite aux lettres. Voilà l’esprit Canadien, on laisse ses portes de maison ouvertes et les clés dans les boites aux lettres.
Je m’attendais à avoir froid après les 40° du Nevada, mais absolument pas ! Le climat était hyper lourd, il a fallu me changer et mettre un débardeur sinon, j’allais littéralement crever.
Voici donc quelques endroits auxquels je suis passée :
Vieux Montréal : vieux quartier de la ville, comme son nom l’indique avec des ruelles étroites sur pavés, un esprit très anglo-saxon au niveau de l’architecture (vieilles pierres grises-noires) avec une superbe basilique Notre-Dame et un magasin dédié à Noël ouvert toute l’année.
Pour info, cette Basilique est désignée comme le plus beau monument Québécois avec un patrimoine très riche en ornements. Céline Dion s’y mariera en 1994. L’entrée est payante (10$).
De nombreux bars et restaurants prennent la majorité de la place dans le vieux Montréal, qui comprend tout de même un marché d’œuvres d’arts avec des salles d’expo et l’institut du Design, sous la grande coupole du Marché Bonsecours, qui fait le lien avec le vieux-port.
Non loin de ce superbe monument, vous aurez l’Hotel de Ville, tout aussi somptueux, dans la pure lignée de celui qui trône à Tours (hihi).
Pour info, ce quartier est élu depuis 1964, arrondissement historique
Vieux Port : il fait face aux deux îles de la ville, avec de petites guérites tout le long et une sorte de parc d’attraction abritant un immense voilier. De beaux bateaux sont entreposés au port, et un café propose une terrasse au dessus de l’eau. Rien d’extraordinaire sur ce vieux port, il ressemble à la majorité des ports français.
Quartier LGBT : quartier placé à une extrémité de la rue Ste Catherine et piéton. De nombreux clubs et bars de nuit comme dans la majorité des quartiers vivants d’une ville, avec des guirlandes de boules roses allumées au dessus de vos têtes. A l’entrée du quartier, il y a une place centrale où des groupes jouent tous les soirs et où les gens viennent danser et prendre un verre, ça c’est top. Finalement Montréal a plus de charme la nuit tombée. Toujours dans ce quartier, vous aurez le musée d’Art contemporain ou encore un bâtiment dédié à un festival mondial de cinéma et de Jazz. Le petit sourire du moment fut devant un street art à l’intérieur d’un bar de nuit, du nom de « Les foufounes électriques »
Rue Sainte Catherine : elle est longue mais jonchée de grands magasins, de disquaires…ça grouille de monde, c’est illuminé et les bâtiments sont toujours aussi classieux (alternant style 1800 et contemporain). Cependant, et ce que j’ai adoré à Montréal c’est le contraste permanent entre ces vieux bâtiments et des bâtiments très modernes, tout en verre, ainsi que le contraste permanent entre des églises à foison (il y en a tous les 20 m) et toujours ces bâtiments ultra modernes. Le mélange est parfait.
Mont Royal : haut de 234 m, cette colline offre la plus belle vue sur la ville. Elle est bordée par un grand parc ombragé. Près de cette colline, le quartier Montroyal est un des plus fréquentés, avec sa rue principale bordée de restaurants, cafés et « dépanneurs » (épiciers). J’ai d’ailleurs pris mon petit-dej’ dans un café tenu par un Marseillais (je ne le savais pas au début) qui a une carte très fournie en cafés bio du monde entier, un superbe petit endroit.
Parc Jean Drapeau (Ile Ste Hélène + Ile Notre Dame) : le parc est constitué de 2 îles (accessibles en métro ou en traversant 2 ponts). On y trouve une Biosphère construite pour l’exposition Universelle de 1967. Elle abrite un musée de la biodiversité avec, dans le hall, de superbes colonnes concernant la consommation humaine (plastique, D3E, verre, fringues usagées…). Il y a également le circuit de Formule 1 Gilles Villeneuve et un parc d’attraction La Ronde.
Chinatown : le quartier est délimité par des arches, et à l’intérieur, tout un petit monde grouille entre bouis-bouis gadgets, marchés de légumes ou de riz, ainsi que du Yoga en plein air. Le dépaysement est total.
RESO : avec plus de 30 km de galeries, c’est le plus grand réseau souterrain au monde permettant aux Montréalais de relier tous les grands endroits de leur ville, sans jamais sortir leur bout de nez dehors (températures extrêmes en hiver). On l’appelle la Ville Intérieure. Je n’ai évidemment pas parcouru les 30 km, je me suis juste retrouvée par hasard dans le grand centre commercial souterrain, mais ce RESO est une des particularité célèbre de la ville.
Niveau spécialités culinaires :
Bagels : No’ m’avait conseillé soit disant une des spécialités du coin, le Bagel’s. Direction donc le Bagels de St Viateur, véritable institution où les bagels s’achètent par douzaine avec une dizaine de saveurs (cannelle, sésame, multigrains…) et fait devant vous. J’ai pris le midi un Bagel’s végétarien avec une salade de pois chiches, et chèvre chaud.
La Poutine : bon clairement, passez votre chemin. Mélange de pâtes, de cheese fondu et de sauce mi barbecue, mi soja, le tout servi avec des frites à la croûte de bière !
Sirop Érable : à toutes les sauces ! Muffins, fromage, hamburgers, coca ! Si vous n’aimez pas l’érable, vous êtes mal barré.
Pour info, le sirop d’érable est fait à partir de la sève de l’érable. Le principal importateur est le Japon
La vie est nettement moins chère qu’aux USA, du moins, sur le prix des pintes de bières et même des additions au restaurant, j’ai vu la différence, ainsi que sur un ticket de métro ! De plus, le $ Canadien est plus faible que le $ US, donc avec vos devises en €, v’là le pouvoir d’achat !
La particularité bien sympa, c’est que tous les restaurants vous proposent de séparer la note en 2 ou en 3 ou 4, bref, selon le nombre que vous êtes, et vous évitent ainsi l’addition de bout de table. Le principe des TIP est d’actu comme aux USA, 20% de la note à mettre en pourboire, et toujours pas de code de carte bleue à faire…
La population est adorable, une dame assise sur un banc prendra plus de 20 minutes de son temps pour tenter de m’expliquer la signification, sur toutes leurs plaques d’immatriculation, de la phrase « je me souviens », ainsi que le nom de l’Île Jean Drapeau. Une autre vieille dame prendra le temps de m’indiquer le Vieux Montréal, dans un accent tellement poussé que j’ai eu bien du mal à tout comprendre TABERNACLE !! Et le must, un vieux cordonnier, du surnom de Jiji, souhaitera me faire visiter sa boutique, avant de m’indiquer le meilleur quartier de Bagel’s (il avait entendu dans la rue, que je cherchais une enseigne de Bagel’s dont j’ai perdu le nom, et il est directement arrivé en disant que mon enseigne n’était pas la meilleure et qu’il fallait plutôt aller à St Viateur). Ce Jiji a habité 2 ans à Paris et a regretté l’esprit « français » pas aimable et très sur de lui…Mais Jiji, je ne suis pas de Paris mouah, je suis de Tours ^^.
Pour info, la devise du Quebec « Je me souviens » signifierait que les habitants n’ont pas oubliés leur origine dans la Nouvelle-France et la rébellion des patriotes face à la bourgeoisie Britannique et qu’ils souhaitent ainsi rester indépendant dans la confédération du Canada. Symboliquement, il a été voté à la chambre des communes que le Quebec était une nation au sein d’un Canada-Uni.
La majorité des rues sonnent très « Anglais », avec des pas de porte à l’extrémité d’escaliers très pentus (mais désormais interdits, toute nouvelle maison ne doit plus être équipée d’un tel escalier) et alignées les unes aux autres avec des couleurs dans les tons rouges ou gris. Beaucoup de verdure cependant ravive un peu tout ça.
Etre à Montréal ne vous dépayse pas vraiment. Les habitants parlent « français », tout est écrit en Français et l’architecture reste un mélange de France et d’Angleterre. Vous ne vous sentez pas du tout au Canada. Je pense un jour passer par Toronto ou Vancouver pour réellement capter l’énergie Canadienne. Quoique, être à Montréal entre novembre et mars, et connaitre les températures extrêmes des -20°, ça doit dépayser…
La ville a réussi à mixer la culture US, Française et Anglaise. Que ce soit dans le découpage des rues très US mais avec des noms comme en France, des architectures Victoriennes, une monnaie US avec les mêmes méthodes de paiement et de TIP, mais niveau politique et découpage administratif, c’est calé sur le modèle Français (élection d’un maire au scrutin uninominal tous les 4 ans, création d’agglo, de villes et d’arrondissements…). Ce triple mixe est présent partout et donne un véritable atout à cette très belle ville.
Pour info, Montréal a été envahie par des Français, dans les années 1640, ayant pour mission de convertir les Amérindiens sur le territoire et notamment les Iroquois (populations de 5 nations du nord de New York). Ils y fondèrent la Nouvelle-France, gouvernée par la France. Ils étaient réunis sous le nom de la société de Notre Dame de Montréal. En 1689, la proximité entre les colons Français et les Iroquois mènera au massacre, dit de Lachine, puis un traité sera signé 10 ans plus tard. Dans les années 1760, la ville fut envahie par des colons Britanniques, la langue française fut bannie et les colons Français capitulèrent, c’est la fin de la Nouvelle-France. Dans les années 1850, les Britanniques étaient symbole de bourgeoisie et de plus en mal vus des Montréalais « d’origine ». De terribles émeutes éclatèrent entre les patriotes et la bourgeoisie, poussant le gouvernement à déménager ses bureaux à Toronto. La langue française fut remise au gout du jour et les Britanniques ont fuit petit à petit la ville.
Autre particularité, si vous allez dans un restaurant exotique (chinois, japonais, thaï…), les vitrines vous demanderont d’apporter votre propre bouteille de vin ! Rigolo comme méthode, ils n’ont surement pas de licence pour en servir mais soyez prévenus. De même, la plupart des bars-resto ne pourront pas vous servir une bière si vous n’y mangez pas. La grande majorité des restaurants sont étiquetés bio ou vegan, le rêve !
Pour info, on ne dit pas un épicier mais un dépanneur, on ne dit pas prendre un verre mais prendre un breuvage et on ne dit pas faire la manche mais flâner.
Au retour pour Paris, je me suis retrouvée dans l’avion avec le groupe de Rock The Seasons que je ne connaissais pas du tout. Ils étaient 3, un avec un manteau en fourrure sur un torse nu, l’autre avec une mèche blonde devant les yeux et un vieux perfecto, bref, le cliché. Le groupe est Canadien et avait un concert sur Paris prévu le lendemain, je n’ai toujours pas écouté ce qu’ils faisaient. Après avoir croisé Ellen du Ellen Show, puis The Seasons, et bien quelques jours plus tard, j’étais dans le même TGV qu‘Ines De La Fressange…Décidément, les stars me suivent.
Dans l’avion j’ai continué mal culture cinématographique assez pauvre, et donc après le Spinal Tap du départ, me voici devant la Rock Academy (pourri) et Mad Max Fury Road.
L’arrivée fut très dure et violente sur Paris : crachas, bousculades, musique à fond dans le métro, tags, graffitis, saleté…J’ai eu l’envie de remonter dans l’avion ! Plus belle ville du monde ? Je me pose la question sur ce que voient les touristes lorsqu’ils arrivent pour la première fois dans Paris.
Une fois dans le train, je n’étais qu’un zombie. J’ai donné mon passeport au contrôleur SNCF, il a bien rigolé…bonjour le décalage horaire.
Et voilà, fin de ces petits récits. Rendez-vous en décembre pour les récits de l’Islande et de New-York !
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