Concert intimiste totalement incroyable, donné dans le cadre des soirées Pias Nite
C’est reparti pour le TGV et le métro, avec mon petit sac à dos, direction le 20e pour la salle de La Maroquinerie. Je n’avais encore jamais été dans cette minuscule salle, malgré le bon nombres de concerts auxquels j’ai pu assister.
Je pense que La Maroquinerie est plus petite que la salle du New Morning rue des petites écuries, qui m’a offert un concert d’anthologie de Blackfoot (rares sont ceux qui peuvent prétendre avoir vu ce groupe) et surtout, la main de Marianne Faithfull sur mon épaule. Je n’imaginais donc pas, dans ma petite vie, voir Texas dans une salle si petite !
Je suis née avec Texas qui fêtent actuellement leur 25 ans de carrière. Leur premier album est sorti fin mars 1989, et moi, mi juin 1989. Je me revois plus jeune, en train d’écouter leurs tubes en exclu (soit disant) sur la radio Vibration (je ne sais pas si cette radio a dépassé les frontières tourangelles, et si elle existe encore) avec ceux de Joan Osbourne ou encore Natalie Imbruglia. C’est donc avec beaucoup d’attente et d’enthousiasme que je me suis rendue à ce show qui allait être une soirée à marquer au fer rouge dans ma mémoire.
Pour situer un peu le groupe (écossais) et son rapport à Paris, le nom du groupe est en hommage au film Paris, Texas (je ne savais pas qu’une ville s’appelait Paris dans le Texas !). La chanteuse Sharleen Spiteri a des origines françaises de part sa grand-mère paternelle et a vécu quelques années à Paris, près de l’hôtel Cortes.
Le groupe connaîtra un épisode noir lorsque son guitariste fut victime d’une hémorragie cérébrale en 2009. Sharleen mettra un point d’honneur à ne rien faire tant qu’Ally ne sera pas remis sur pied, ce qui donnera naissance, en 2013 au super album Conversation.
Me voilà donc pile à l’heure pour l’ouverture des portes à 19h30. Une fois dans cette toute petite salle en forme de demi-cercle (sans étage), je vois face à moi une petite rambarde surélevée de 50 cm, j’ai donc eu envie de faire ma mamie et de m’y poser. Vue impeccable sur la scène sans possibilité d’être gênée, à 10m à tout casser du groupe, et surtout, possibilité de poser mon sac à dos sans emmerder personne.
Le public rassemble une génération de personnes allant de 25 à 55 ans environ. Beaucoup de couples féminins comme au concert d’Alanis Morissette (Sharleen est une icone LGBT, j’ai appris ça le lendemain en lisant une ITW d’elle dans Têtu, où elle disait ceci, ce qui m’a beaucoup fait rire : « Avez-vous finalement regardé l’épisode de The L Word dans lequel passait la chanson Don’t keep me waiting ? Oui bien sûr. J’adore Shane, son look, et sa coupe de cheveux me rappelle quelqu’un! (rires) ». Dans une autre ITW, Sharleen dira également de Patti Smith « Il s’est avéré que c’était la plus conne et la plus stupide des femmes. Elle est montée sur scène et PJ Harvey, qui lui remettait le trophée, a fait une élocution très émouvante. Tout ce que Patti a trouvé à répondre a été un : Fuck off. A la place de PJ Harvey, je lui aurais envoyé mon poing directement dans la gueule ! » (oui, Sharleen est crue, et je vais m’en apercevoir ce soir).
A 20h30, la première partie de soirée entre en scène, il s’agit de Torres (ayant comme véritable nom Mackenzie Scott…et elle ne vient pas de San Francisco mouhahaha trop de blagues). A 24 ans, elle vient de sortir son 2e album, Sprinter, dans un style très rock minimaliste mais élégant (elle a travaillé avec des proches de PJ Harvey et Portishead). Accompagnée sur scène d’un guitariste au look geek (cheveux longs et gras, lunettes tombant sur le bout du nez), un batteur sans aucune allure mais assurant grave, et une claviériste. Autant dire que la chanteuse porte tout, comme sa belle gratte électrique. Physiquement, je lui trouve beaucoup de ressemblance avec Katie Stelmanis d’Austra, ça m’a perturbée. Tous les 4 étaient vêtus de combinaisons noires intégrales (genre combinaison de peinture).

Torres a une très belle voix avec des petites envolées lyriques ou des mimiques de voix graves qui peuvent faire rire. Ses origines américaines sudistes (Etat de la Géorgie puis Nashville) se font ressentir sur certains titres, sans trop transpirer, c’est là tout l’art de Torres, tout est fait dans la délicatesse, opposant à la fois force et calme. Ne vous attendez pas à du bon rock poussif, ici c’est plutôt expérimental, parait-il que cet album est bien plus calme que le 1er (que je n’ai pas écouté donc je ne peux pas juger).
Les 40 minutes passent plutôt bien, mais je n’ai pas non plus été transcendée.
Il est temps de faire une pause pipi en demandant gentiment à son voisin de surtout, bien garder sa place à 100 000$ (enfin, à 16€, le prix du billet d’entrée), et de patienter en trépignant jusqu’à…21h45.
Le groupe arrive enfin sur scène suivi par Sharleen, bordel j’ai le palpitant dans le cœur, ce qui annonce généralement que la soirée va être riche en émotions.
Le groupe entame directement avec I Don’t Want A lover, ce sera un concert acoustique ! Le public est en feu ce soir, il connait toutes les chansons sur le bout des doigts et le groupe sera des plus émus ! Sharleen fera des speech d’environ 10 min entre chaque chanson, en répondant très souvent aux différentes personnes dans le public, créant des discussions d’une drôlerie jamais égalée ! Marianne Faithfull est très drôle en live, mais ce soir, Sharleen monta la barre très haute, jamais je pensais me taper des barres de rire à ce point ! Elle est si partageuse c’est énorme de voir ça de nos jours ! Un certain Hugo lui demandera un bisou, elle ira sans problème lui faire en lui demandant juste « without tongue, roh it’s a joke ». Elle rigolera toute la soirée, en nous racontant des anecdotes, comme celle de Lionel Richie qui présenta Sharleen comme venant du Texas (il n’avait hélas pas tout suivi à l’époque).
Parlons en un peu de Lionel Richie ! Toute la soirée, le groupe se tapera un délire sur la chanson All Night Long que le public reprendra à 3 reprises (un refrain), c’était très drôle, mais le must reste à 2 reprises un délire sur une autre chanson bien connue des 80’s mais dont je ne retrouve pas le nom, avec une chorégraphie toute Sharleenienne.
Nous aurons également droit à une superbe leçon de français à la Spiteri, c’est à dire, pas mal de gros mots, le tout dans un délire total et de fous rires. Quelle énergie et surtout, qu’elle bonheur ils avaient à être là. Peut être que je deviens trop formatée avec mes concerts de rockbusters à la AC/DC ou Scorpions, où les mecs commencent à 21h et terminent à 23h sans aucun échange avec le public ni fantaisie dans les setlist. Là au moins, tout était en live, et ça vivait ! Mille mercis pour ça !
A plusieurs reprises Sharleen exprimera sa gratitude envers le public français et son immense émotion d’être là ce soir avec un tel public. Elle nous a applaudi à maintes reprises, et se déchaînait sur scène en donnant tout ce qu’elle avait en elle.
Sa voix m’a laissée littéralement sur place. Bordel mais quelle voix ! Pas de retouches en studio, je peux vous l’assurer, on a eu la même en live, et quelle puissance ! Incroyable. Niveau musique, les versions acoustiques envoient grave le steak et le groupe se donne à 200%.
Nous aurons une setlist best-of de 12 titres, pour environ 1h15 de show, à couper le souffle.

Ce soir là, il s’est passé quelque chose, c’est certain. Je ne peux pas vous expliquer ce que c’est, mais il y a eu un truc de fort qui s’est produit, et ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ça. C’était clairement une putain de belle soirée, avec un groupe incroyable, que je n’oublierai pas et que les 499 autres spectateurs non plus ! Sharleen est certes, une femme magnifique, mais qui dégage un putain de truc, du charisme, de la gentillesse, du partage, de la voix, bref elle envoie ! Et avec son groupe, les tubes sont nombreux.
Allez les voir en live car en version électrique, ce sera d’autant plus intense !
La Setlist :
I Don’t Want a Lover
Halo
The Conversation
When We Are Together
Thrill Has Gone
In Demand
So Called Friend
Summer Son
Say What You Want
Black Eyed Boy
Encore:
Start a Family
Inner Smile
Les avis du groupe et de leur maison de disque Pias :
Mes vidéos
Ce soir là, le concert a été filmé par Arte Concert, il est visible ICI (l’intitulé de la vidéo mentionne le mercredi 16 septembre, mais le concert a bien eu lieu le jeudi 17 septembre). Le concert de Texas débute à 1h26 et la vidéo sera disponible que jusqu’au 23/09/15.
Retrouvez leur double album anniversaire sorti cette année (10€ à La Fnac en ce moment) :
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