The Rolling Stones – 22/10/17, Nanterre, U Arena

Le jour où je me suis préparée à leur dire au revoir

L’U-Arena…Je me rappelle étudiante à Cergy-Pontoise où mon RER A passait devant le lieu de la future construction de ce monstre sans savoir à l’époque ce qu’il en serait. Si on m’avait dit que 5 ans plus tard j’irai pour les Rolling Stones, je ne l’aurais pas vraiment cru. A cette époque, je pestais sur le retard incessant à Nanterre entre le changement RATP/SNCF me demandant toujours de faire un sprint pour ne pas louper mon train…Comme quoi, tout évolue !

En quelques chiffres, l’U-Arena c’est quoi, en dehors d’être la nouvelle salle du Racing Rugby 92 ?

  • 300 millions € HT de budget
  • 3 ans de travaux
  • 40 000 places
  • 600 écailles aérodynamiques en verre et alu (tous les secrets de construction de cet habillage sont à lire ICI) recouvrant la charpente en béton
  • 45 000 m² de béton
  • 1000 emplois pendant la construction
  • 13 km de gradin
  • 5500 tonnes de charpente
  • 2 terrains de football de superficie
  • plus grande salle couverte de France (voire d’Europe)

Ma crainte est que l’U-Arena empiète sur l’Accorhotels Arena (ex Paris Bercy) qui a une capacité de 20 000 places et que les groupes ne viennent plus qu’un soir au lieu de 2 comme il est assez habituel. Cette petite frousse a été balayée par les Stones qui y jouent 3 soirs, mais n’est pas Stones qui veut (bien que Depeche Mode ou Metallica remplissent en 24h un Stade de France).

La semaine précédent les concerts, la salle nous a martelé du même message sur les objets interdits et ça donnait déjà le ton de l’ambiance… à part ça, continuez de venir aux concerts, vivez comme « avant ». On est à deux doigts du toucher rectal (je vous conseille d’ailleurs, tant qu’on y est pas encore, à planquer votre mini paquet de BN dans vos petites fesses car ceux de ma voisine ont été jetés à la 6e fouille. Bon, pourquoi se plaindre, les BN ont survécu à 5 fouilles, c’est déjà un beau parcours).

 

Alors oui, une consigne était mise en place bien en amont mais la galère pour tout récupérer en sortant. J’ai donc suivi scrupuleusement les consignes (par chance, je n’avais pas besoin de béquille !) en venant les mains dans les poches (et par chance je n’avais pas besoin de planquer mes tampons, pour une fois !). Après avoir passé 2 premières fouilles, nous voilà sur le « parvis » et le début du bordel. Des milliers de personnes agglutinées, certaines attendant d’entrer à leur porte « rouge » et d’autres devant contourner la foule pour accéder aux autres portes…Imaginez juste les embouteillages des allers et venues à contre sens, des gens qui s’impatientent etc…Rien de tel niveau sécurité finalement que de créer des amas de fans plutôt que de fluidifier l’entrée. Bref, après une bonne demie heure, me voilà enfin du côté « jaune » avec là, 3 fouilles dont la dernière avec une palpation un peu gênante. Je n’en veux pas au personnel, ils font leur boulot et pour une fois je dois souligner leur politesse (Zénith de Paris ou Stade de France, prenez en de la graine, merci, on n’est pas de la merde). Après 5 fouilles (oui oui, aujourd’hui on en est là), enfin le moment du tourniquet et bim enfin dans l’enceinte de la salle.. Sauf que pour accéder au plateau, il faut monter, monter, monter des escaliers…Aucun escalator pour une salle neuve ? Personnellement, ça ne m’a pas gênée, mais j’en ai vu plus d’un mal-en-point, à bout de souffle et exténué. Purée, après 1h20 dehors avec toute ces fouilles et la foule, les spectateurs ne sont pas au bout de leur peine !

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Attente parvis

Alors à part ce parcours du con-combattant, qu’en est-il réellement de cette salle ? Et bien quelle merde les gradins ! Aucune place pour les jambes et sièges disposés dans le vide. Ma voisine de droite : vertige, mon voisin de gauche (ok, en sacré surpoids) n’a pas pu se placer et a du trouver une stratégie qui a du lui coûter en douleurs et supplices toute la soirée ! Et puis les rangs sont tellement longs, qu’une fois assise, ce n’est même pas la peine de tenter de se relever pour aller pisser, il y a si peu de place qu’à part faire coller-coller on ne s’en sort pas. J’ose imaginer le jour où il y aura un mouvement de panique. Sinon visuellement, c’est une très belle salle et ouf, même à 40 000 places, elle reste à « taille humaine ».

Où se garer ? Il y a 2 parkings payants chacun à 15 min à pied de la salle. J’ai testé celui de la Coupole Regnault, forfait pour la soirée (même si vous dépassez les 6h vous ne paierez pas plus), très bien placé, indiqué et personnel sympa. A la sortie, il y a des employés avec des petits ballons lumineux dans le dos pour indiquer le chemin de l’U-Arena.

Où se restaurer ? Pas de panique, l’U-Arena a tout prévu et vous trouverez nourriture et boissons à l’intérieur. Cependant, peut-on m’expliquer comment une salle nouvelle n’a pas intégré un minimum de critères environnementaux ?? C’est quoi ces putains de verre en plastique d’une épaisseur invraisemblable et bien évidemment jetables ! Ah, suis-je bête, la salle se targue d’avoir investie dans des verres qui se remplissent par le fond évitant ainsi la mousse superflue de la pression…Résultat ? Des milliers de gobelets par terre (à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle), et un gâchis monstre des ressources, bien joué !

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verre avec remplissage par le fond

Il est 19h20, j’essaie de me détendre en attendant les Stones…Et dans l’attente surtout d’écouter l’acoustique de cette salle.


The Rolling Stones…Les voir et puis mourir, c’est ce que beaucoup disent. J’ai concrétisé ce rêve (les voir, pas de mourir) le 13 juillet 2013 à Hyde Park qui restera mon plus beau souvenir de concert, de part son côté historique mais aussi rocambolesque. Pour resituer le moment, les Stones ont joué à Hyde Park pour la première fois en 1969, 2 jours après la mort de Brian Jones. Le concert, filmé, reste un moment mythique des fans du groupe avec la lecture d’un poème de Mick Jagger à Brian et la présentation de son remplaçant Mick Taylor. Il n’y ont ensuite jamais remis les pieds, jusqu’en 2013 pour leur 50 ans de carrière, avec en guest, Mick Taylor (et Mick avait ressorti sa tunique blanche de 69 pour l’occasion). J’avais attendu tôt le matin, avant d’entamer un sprint plus de 10 min à 9h du matin, afin d’être au premier rang. Les heures qui ont suivies furent des plus horribles à vivre, entre insolation, déshydratation, coups de poings, canicule etc etc. Mais l’arrivée des Stones à 21h créa une déflagration d’émotions et me laissa juste des traces de larmes sur ma peau poussiéreuse. Je les ai ensuite revus au Stade de France en me disant à chaque fois « c’est leur dernière tournée ». (mes photos d’Hyde Park ICI)

Après leur concert événement à Cuba l’an passé et un passage en Afrique du Sud et USA, le groupe s’est lancé une fois de plus à la conquête de l’Europe, avec le No Filter Tour débutée en septembre en Allemagne. L’inauguration de l’U-Arena ne pouvait donc pas passer à côté, offrant aux Stones à la fois leurs 3 dernières dates de cette tournée, mais également les 31-32 et 33e représentations à Paris. Pour rappel, les 3 dates ont été sold-out en quelques heures, avec des places allant de 68€ à 330€ (la cat 1 était dans les 250€, la cat 2 à 160€, fosse or 330€…). Je ne lancerai pas le débat des prix des places ce soir (ni celui du marchandising), mais il est évident qu’aujourd’hui, il faudra faire des choix sur les concerts à voir…Quoiqu’il en soit, chaque personne en possession de son billet avait en tête avant tout l’aspect « ultime chance de les voir ». Non pas que les Stones parlent de retraite, mais il faut avouer que connaissant leur âge, on peut se demander si dans 2 ans, repartir en tournée serait réalisable raisonnable :

  • Mick Jagger : 74 ans
  • Keith Richards : 73 ans
  • Charlie Watts : 76 ans
  • Ronnie Wood : 70 ans

19h45, la première partie Cage The Elephant se lance dans l’arène pour un set de 45 minutes. Je n’ai jamais été déçue des premières parties des Stones, à savoir Hudson Taylor, Vintage Trouble ou encore The Struts.

Cage The Elephant est formé de 6 américains s’extasiant dans un rock’n’roll 70’s survolté, à l’image de son frontman sautant et courant partout. J’ai toujours eu du mal avec cette nouvelle vague de jeunes groupes s’identifiant trop à leurs pairs et à dégueuler de fashionista vintage aux look tout aussi has been. L’époque 60-70 est révolue, on ne l’a pas connue et on ne la connaîtra pas à mon plus grand désarroi. Tout y est né, tout a été créé, il faut désormais transformer et non pas tomber dans le piège de la caricature ratée d’un Robert Plant ou autre Mick Jagger, du moins, pas tant que ces icônes seront encore en vie et toujours prêts à en découdre sur scène. Donc quand j’ai vu Cage The Elephant débarquer avec des tenues de scène tirées de « la vieille époque », j’ai pris peur. Le chanteur, Matt Schultz est arrivé avec un col roulé jaune et pantalon mousseux tout aussi jaune tandis que le claviériste avait des rouflaquettes et un jeans pattes d’eph’ (en même temps, le groupe s’appelle éléphant). Il n’y avait que le guitariste qui contrastait, avec son allure de Tom Morello (casquette, guitare portée sous le menton). Ma foi, je n’ai pas vu les 45 minutes passer, malgré un manque de diversité musicale dans le set proposé. En effet, si vous aimez un morceau alors vous les aimerez tous. Il faudra quand même que Matt, avec sa coupe de cheveux à la Sid Vicious, m’explique pourquoi il a terminé la moitié du show en collant torse-nu. Pour info, le groupe du haut de ses 5 albums depuis 2005, peut se vanter d’avoir eu quelques temps derrière ses fûts, Dave Grohl, pendant la convalescence de leur batteur (ils assuraient la première partie des Foo Fighters).


21h…la tension monte. La salle est pleine et le groupe se fait attendre. La célèbre Tongue and Lips dessinée il y a plus de 50 ans par John Pasche inonde les écrans géants aux LEDs jaune poussin à la limite de la décence (c’est quoi ce jaune ?).

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Vous voyez ce jaune ?

22h05, extinction des feux, la voix off habituelle annonce le groupe et l’intro de Jumpin’ Jack Flash éclate !

L’ambiance n’est pas au rendez-vous, la fosse ne bouge pas et les gradins peinent à se lever.  Le groupe par contre assure et fera tout pour durant la soirée, malgré les soucis « techniques ».

La scène est sobre, juste ce qu’il faut avec une avancée jusque dans la fosse or, décorée d’un liseré lumineux révélant ses contours. L’élément majeur du décor réside dans les écrans, répartis en 4 blocs : un central formé par 2 écrans entouré de chaque côté par un, le tout format portrait. Ces derniers diffuseront en continue les stars de la soirée filmées en live, agrémentés d’effets visuels divers (fumée, N&B, néons de comptoirs de bar, monuments…). Il faut admettre qu’ils ont une sacrée qualité visuelle et lumineuse. Cependant, avec les Rolling Stones, on s’en fout de l’habillage scénique, ils captent notre attention à leurs moindres mouvements, aux moindres accords ou sourires. Ce n’est pas le genre de groupe qui a besoin de strass et paillettes pour donner vie au show, après 50 ans, leur simple stature d’icône suffit. De plus, à 10, la scène est bien occupée pour en ajouter.

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J’espère que vous aimerez mes photos donc…

On pouvait se demander à quoi s’attendre avec le décès de leur illustre et ami saxophoniste Bobby Keys, l’absence de Lisa Fisher dans les chœurs et l’opération récente du poumon de Ron Wood, sans parler de l’éternel débat d’aller voir des septuagénaires. Soyons honnête, hier, on avait juste des gamins devant nous, avec leurs imperfections, leur intrépidité et leur malice :

  • Mick, dit Brenda pour les intimes, se dandine toujours aussi librement dans son petit pantalon noir moulant taille 12 ans et ses T shirt tout aussi aguicheurs sous des chemises volantes en satin. Ses bras et ses jambes sont déconnectés du reste et mènent leur petite vie, pendant que la voix elle, reste inchangée et sûre d’elle. Il harangue la foule, c’est son job, et on vient aussi pour ça. Mick c’est au delà des Stones, c’est une figure à lui tout seul, et malgré que ses baskets soient pas en accord avec le reste de la tenue, sur Mick, tout passe, et je ne dis pas ça parce que c’est mon voisin (oui je sais, je côtoie du beau monde, mais habitant le château de la Fourchette, c’est un peu comme mon voisin). Il nous fera des petites blagues en français, voire même des phrases avec des expressions du style « vous kiffez ? Parce que moi je surkiffe » « ouah, c’est chaumé ». Niveau blague on aura « Paname, c’est nos derniers soirs pour cette tournée ici, on vient de quitter la Hollande pour vous, mais vous aussi vous avez quitté Hollande »…On ne pourra pas lui reprocher d’avoir tout tenté pour réveiller cette foutue fosse ! Brenda est en forme.
  • Keith (mon choupinet) fidèle à lui même, clopant pépouze de temps à autre comme à la maison, est dans sa petite bulle. Il a beau être tombé du cocotier il y a quelques temps, il est bien resté perché. Avec son bandana de pirate aux couleurs Jamaïcaines, pays qu’il aime tant, maquillage noir et chemise à flamant roses (oui oui, je veux la même) par-dessus un T shirt Straight Outta Dartford, Keith est celui qui a toujours su garder des pépites dans les yeux. Tout l’émerveille, tout le rempli de bonheur, et même s’il se plante de temps en temps dans les accords, il se marre, et continue. Keith, celui nous assurant dans sa bio ne rien avoir oublié, semble loin de raccrocher le manche. On ne peut qu’en retour lui assurer qu’on ne l’oubliera jamais et l’histoire du rock serait bien orpheline sans Keith. Il interprétera 2 titres avant de nous saluer comme à son habitude à la façon King Kong, bombant le torse, s’accroupissant et tapant des poings au sol, sur ses cuisses et poitrine (il manquera de se viander en se relevant, mais qu’importe). Cependant, Keith ce n’est pas vraiment un chanteur, on lui pardonnera les petites fausses notes et on craquera littéralement lorsqu’il s’adressera à la salle avec un « I love you friends » dans sa voix rocailleuse.
  • Ron Wood, allure de jeune rockeur aux rides profondes du haut de ses 70 ans, c’est le plus jeune de la bande. On le sait joueur avec Keith à se perturber l’un et l’autre sur scène que ce soit en modifiant un accord ou un rythme, mais hier, le duo était plus préoccupé par le retour scène. Ron n’a pas l’air gêné de son opération ni des courtes nuitées de ses récentes paternités.
  • Charlie…Charlie ! Que seraient les Stones sans Charlie. Identifiable à son flegme britannique, il dépote toujours par rapport aux 3 autres. Chemise bleue marine boutonnée jusqu’en haut du cou, bouche de canard, et petit pantalon à pince, Charlie c’est le métronome du groupe mais surtout la force tranquille, imperturbable. Il parle peu, voire jamais (d’où la blague dans le film de Scorsese, Shine A Light, lorsque Mick dit « Ohhhh he speaks ! », mais on perçoit dans ses yeux un cynisme rieur typique britannique. Le public ne s’y trompe pas à en voir l’acclamation pour ce dernier lors de la présentations des musiciens. C’est simple, l’UK est à Watts ce que Watts est à l’UK !
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De gauche à droite, Ron, Mick, Keith et Charlie

Bon sinon, on n’est pas là pour enfiler des bières pour cette pendaison de crémaillère de salle, on est là pour s’en prendre plein les petites oreilles. Arf, que d’échos…par chance atténués par mes bouchons mais pour ce qui est du groupe, on sent un malaise au niveau des retours. Ron et Keith quittent rarement Charlie pour se caler, ce dernier finira par mettre un casque audio sur Sympathy For Devil. Dès l’entrée de scène il y a un problème de synchronisation. La limite de la cacophonie sera atteinte sur Midnight Rambler, qui pourtant, a été jouée dans une version dantesque d’environ 10 minutes ! Il faudra attendre Paint It Black pour que le son s’améliore et que le public se réveille, avant de retomber aussitôt. Est-ce dû à l’âge des spectateurs ? Quoiqu’il en soit, même avec ces ratés, l’intro de cette dernière résonne toujours autant dans le cœur et n’a pas pris une once de ringardise. C’est là toute la magie de la musique Stonienne, et c’est en ça qu’ils sont inimitables et le seront de façon éternelle ! Le rock n Roll dans sa plus pure tradition et exécutée dans sa plus stricte définition. Ça transpire le blues, ça pleure les accords, ça explose les sens dès la première note. Donnez moi une seule personne insensible à un Start me Up, Jumpin Jack ou encore Satisfaction. Ces mecs ont un répertoire hors du commun, avec des pépites dans chaque album, depuis plus de 50 ans ! Et cerise sur le gâteau, ma génération peut encore les voir sur scène à 75 ans dans une fougue qui n’a jamais faibli.

Le problème avec une telle carrière c’est le choix de la setlist. Forcément, il y aura des déçus, mais lorsque le groupe vous demande de voter, bordel faites un effort ! Pourquoi avoir choisi Angie ? Rah j’en peux plus de ce titre, et je crois que Mick non plus vu son interprétation du soir. Problème de son une fois de plus ? Il a du mal à pousser les aiguës (contrairement à Sympathy) et une fois de plus, décalage. Les votants avaient le choix  sur la page FB du groupe entre 5 titres, Mick a donc annoncé « voici venu le moment du vote et le gagneur est, enfin le gagnant est….Angie, désolée on n’avait pas la danse des canards »...

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Toujours couper la lecture par des photos

Le concert se déroule comme une machine bien rodée, à croire que Mick fait les mêmes blagues chaque soir et que les petits loupés donnent un peu d’humanité à l’ensemble. C’est dingue de se dire que les mecs partagent le même groupe depuis plus de 50 ans mais qu’en dehors des tournées, ils ne se donnent pas de nouvelles. Ça se ressent légèrement en live, chaque musicien est dans son coin, et à aucun moment ils ne vont partager une complicité, hormis de temps en temps Keith et Ron. Mick Jagger ira juste derrière Charlie quelques secondes pour le titiller un peu, mais ça n’ira pas plus loin. Toutefois, le combo fonctionne et réussit à former une entité, chaque génie qui sommeille en chacun d’eux est complémentaire et s’assemble pièce par pièce pour donner ce qu’on connait : le plus grand groupe de rock !

Le volume sonore montera d’un cran à partir de Start Me Up, mettant en avant les 2 grattes couvrant ainsi la voix de Mick, avant d’enchaîner sur Sympathy et ses Ouh Ouh, OUh OUh puis sur Brown Sugar. Définitivement hier, on a pris légalement une dose de brown sugar pour filer droit dans l’enfer des mélodies enflammées accompagnées de danses endiablées d’un Mick en grande forme. Mon seul vrai regret résidera dans l’interprétation de Gimme Shelter. La pépite du répertoire qui m’arrache toujours quelques larmes ! Difficile de faire oublier Lisa Fisher mais la voix de la choriste était trop poussive, trop hargneuse, il manquait une dose de subtilité propre à ce titre si complexe, à cheval entre bagarre vocale et sensualité. Gimme a précédé l’indétrônable Satisfaction marquant la fin de la soirée dans (enfin !) une exaltation collective. Dans ma tête, un petit décompte s’est enclenché à ce moment précis…Prépare toi à leur dire au revoir. A partir du second couplet, 5 berlines noires sont venues se garer à gauche de la scène, phares et moteur allumés, dans l’attente du clap de fin que personne n’est prêt à entendre. Hélas, le dernier accord est plaqué et la voix de Mick s’interrompt. Le groupe s’avance avec les autres musiciens pour saluer la foule, avant de le faire une dernière fois à 4, puis à 3 (Mick partira le premier). Chacun d’entre eux s’engouffrera dans une berline après avoir enfilé un peignoir. Un feu d’artifice crépitera avant de laisser place au silence et à un écran de fumée cachant le départ des voitures.

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Vous les voyez les voitures là ?

Malgré quelques imperfections, peu importe, on assiste au concert des Stones ! On ne peut pas critiquer les Stones, encore moins leurs prestations scéniques. Ils n’ont plus rien à apprendre, ils règnent en maître depuis des décennies et quoiqu’ils fassent, ça restera de l’Onyx teinté de diamants. Ils donnent tout et de façon passionnée avec une naïveté adolescente balayant tout sur son passage. Qui peut à leur âge faire ce qu’ils font ? Ça relève du miracle. Alors certes, ils ont eu la chance de consommer de la drogue pure contrairement à une génération les ayant suivis, mais il réside un mystère en la ténacité de ces quatre héros qui n’auront cessé de vivre et de respirer uniquement pour leur musique. Ozzy Osbourne a indiqué qu’il ferait don de son corps à la médecine une fois décédé, je pense qu’on peut faire un prix de groupe et envoyer ceux des Stones ;).

Cette semaine, ils s’apprêtent à vivre leur dernière date de la tournée et 33e concert à Paris (et carrière ?), un peu comme l’âge du Christ. Il n’y a pas de hasard que de terminer sur un chiffre se rapportant à Jésus. Les Beatles se disaient plus célèbre que lui, mais les Stones ont été au-delà que ce soit dans la longévité que dans la créativité. Il y a 50 ans, les Rock contre les Mod se battaient contre une société patriarcale basée sur le profit ; 50 ans après, les Rock sont venus démonter à coups de riffs le quartier de la Défense, beau pied de nez.

En ce qui me concerne, j’emporte dans mon petit sac à dos une belle dose de bonheur auditive, et dans mon cœur un peu lourd, le souvenir d’avoir vu à plusieurs reprises ce groupe à qui j’ai dit hier soir au revoir. Nul doute que dans des centaines d’années sera toujours joué dans les sono leurs compositions. La musique est éternelle, les Stones en sont la preuve vivante, et que les détracteurs se réservent bien de les critiquer car sur scène, ils sont simplement intemporels et bien sans filtre (No Filter) !

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Allez, une photo pour la route tout de même, parce que je vous aime bien

Setlist :

  • Jumpin’ Jack Flash
  • It’s Only Rock ‘n’ Roll (But I Like It)
  • Tumbling Dice
  • Hate to See You Go
  • Ride ‘Em on Down
  • Dancing With Mr. D
  • Angie
  • You Can’t Always Get What You Want
  • Paint It Black
  • Honky Tonk Women
  • Happy (Keith Richards)
  • Slipping Away (Keith Richards)
  • Miss You
  • Midnight Rambler
  • Street Fighting Man
  • Start Me Up
  • Sympathy for the Devil
  • Brown Sugar
  • Gimme Shelter
  • (I Can’t Get No) Satisfaction
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No Filter, donc pas de filtre pour cette photo !

PS : quelques photos du concert RFI sont ICI

3 commentaires Ajouter un commentaire

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