Jamiroquai – 29/11/17, Paris, Accorhotels Arena

Quand la nostalgie s’empare de l’Accorhotels Arena, transformée pour l’occasion en dancefloor géant

La dernière fois que le groupe Jamiroquai a foulé le sol Parisien, c’était en 2011 (hormis son passage cette année à la salle Pleyel). Autant vous dire que le petit Jay Kay et ses acolytes se font rares. Après quelques déboires de maisons de disques, Jamiroquai est de retour avec Automaton, sorti en mars de cette année, 7 ans après Rock Dust Light Star, enregistré dans la douleur (mal entouré, pas de label…). Avec Automaton, le groupe renoue avec sa base funky mêlée aux sons électroniques, et avec un Jay arborant un casque lumineux à lamelles/écailles orientables.

J’ai grandi avec Jamiroquai à partir du très bon Synkronized datant (déjà) de 1999. Les titres Dance, King For A Day, Deeper Underground ou encore Supersonic ont fait l’effet d’une petite bombe, bien qu’ils avaient déjà triomphé avec des titres comme Alright, Cosmic Girl et Space Cowboy. C’est donc avec grand plaisir que j’ai pris ma place pour aller voir le petit cowboy de l’espace sur scène et me prendre une bonne dose de nostalgie avec 20 000 autres spectateurs.

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

La salle est pleine à craquer, le public est plutôt trentenaire (bordel, je m’implique dans ce groupe de trentenaires… il y a peu, je me voyais encore dans le groupe des 20….) et bon enfant. La première partie sera assurée par Deetron, un DJ seul sur ses platines mixant des airs de funk, sans grand intérêt. Ce dernier est tout de même connu des « initié(e)s car il a remixé des titres de Jamiroquai sur le dernier album.

A première vue, il y a du matos sur scène, annonçant une soirée agrémentée de réorchestrations et de versions rallongées. En effet, à ce niveau là, on ne sera pas déçues. L’écran géant principal s’allumera à 20h50 accompagné d’une bande son répétant en boucle le sample d’Automaton, la salle se prépare à moover durant 2h15.

Les 10 musiciens et choristes se placent, avant que Jay Kay arrive et salue la foule, casqué de son petit appareil lumineux comme dans le clip de Cloud 9 ou Automaton. Le mec arbore une tenue de dingue, à savoir…un jogging noir ADIDAS et des gants de foot noirs. Ah ! Il est resté bloqué dans les 90’s mais a pris un peu de ventre et des joues (légèrement mais quand même, méritant d’être souligné…ou pas). Et quand je dis jogging, je vous parle du truc de base avec le bas de pantalon trop large, couvrant 80% de ses baskets. La grande classe, mais Jay est un tel concentré de talent qu’au final, ça passe. Il n’a pas changé, que ce soit dans ses pas de danse calqués sur la mode skateboard, dans sa voix, dans sa tenue vestimentaire ou encore dans ses exubérances couvrant sa tête. L’indien de l’espace a troqué ses plumes pour un casque à Led high tech articulé…Je suis rassurée, le 2.0 est bien arrivé jusqu’à lui !

Par chance ce soir, le son est parfait et la basse funky absolument incroyable. Niveau décor, le groupe a mis le paquet sur les lumières avec des lasers et spots multicolores gesticulant sans répit, créant un immense dancefloor. L’écran géant principal est entouré de plusieurs néons et autres petits écrans, tous indépendants les uns des autres, instaurant une atmosphère de navette spatiale parcourant l’univers de façon intemporelle, comme la musique de Jamiroquai. De chaque côté de la scène, ce sont 2 écrans  qui retransmettent en direct le live aux effets visuels bien pensés.

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

Ils sont 11 sur scène : 3 claviéristes, 1 percussionniste, 1 batteur, 3 choristes, 1 guitariste, 1 bassiste et Jay Kay. Il a beau être petit, il sait occuper une scène et haranguer la foule au rythme de ses petits pas (et petits pieds) si représentatifs. Ça s’éclate sur scène et Jay est heureux d’être ici, ça se ressent dans sa générosité à donner autant et à nous remercier à plusieurs reprises (on aura 18 titres, soit 2-3 de plus que les autres dates de la tournée). Il nous parlera de son premier souvenir ici, en 1993 à Bobigny, pour Radio Nova, tout en bougonnant un « bordel, 25 ans déjà ! ». Il fera l’effort de parler français et plaisantera à maintes reprises avec son band, qu’il prendra le temps de présenter.

Petit bémol concernant la setlist qui ne peut pas satisfaire tout le monde. Je reste déçue du choix de certaines au détriment d’autres chansons, à savoir aucun titre de Synkronized ! Alors oui, heureusement les tubes étaient présents comme Virtual Insanity, Love Foolosophy, Alright, Space Cowboy mais j’ai eu l’impression à un moment du show, de ne plus distinguer la musicalité de chaque composition, et de rester que sur une base funk simplement déployée dans des rythmes et tonalités différents. L’ambiance s’en est ressentie dans l’exaltation plus ou moins aperçue de mon petit siège en hauteur. La foule pouvait autant être dans l’euphorie que dans l’expectative passive.  L’autre point négatif portera sur le prix des billets et des catégories…84€ ma place pour être tout en haut, j’ai trouvé ça exagéré, mais c’est un problème bien loin des préoccupations du groupe absolument pas responsable. Cela dit, Jay Kay viendra à plusieurs reprises nous saluer. Ce dernier a également le don de manier l’ambiance à la baguette, ou du moins à coup de micro. Il lui suffit de le tendre à droite, à gauche ou devant lui pour que la foule lève les bras et hurle. Il en jouera et il a bien raison. Il faudra attendre le dernier tiers du concert pour que les gradins les plus en hauteur se lèvent et se mettent à danser, ce qui n’était pas le cas des autres places assises dans le contre bas, debout dès le début du set.

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

Jay Kay prendra le temps d’observer les spectateurs et de s’agenouiller face à un fan qui portait le même casque que lui. Il lui manifestera un « hey, joli chapeau » tout en activant dans sa main le petit boitier électronique lui permettant d’articuler les écailles de son casque d’avant en arrière afin d’appuyer sa reconnaissance. Ce casque d’ailleurs, Jay le portera du début à la fin, jouant sur les luminosités des leds, toujours en accord avec celles de la scène.

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

Pour ce qui est des versions jouées sur scène, ce fût une claque auditive. Chaque titre a été ré-orchestré et/ou allongé, avec des parties de soli aussi bien funk, jazz qu’électro. La voix de Jay est la même qu’en studio, pas de retouche, pas de fioriture, ni d’effet, comme à son image en quelque sorte. Les choristes s’en donnent à cœur joie et Jay laisse ses musiciens s’exprimer. Chacun gère sa partie et l’ensemble fonctionne à merveille. C’est ça ce que j’attends d’un concert : du vivant, du risque, de l’échange. Sur tous ces points, Jamiroquai a rempli le contrat.


8 ans depuis sa dernière tournée, on peut dire qu’il sait se faire désirer. Le retour en grâce avec Automaton ne pouvait laisser présager qu’une belle tournée et le groupe n’a pas déçu sur ce point. Je garde cependant une déception à propos de la setlist qui aurait pu être pu représentative des 25 ans de carrière du groupe, bien que les grands tubes aient été joués. Jay Kay reste fidèle à lui même, même si sur scène, son mauvais caractère ne transpire en rien et bien au contraire, nous comble d’un visage rayonnant et juste heureux d’être ici. Il peut se permettre de débarquer en jogging, pépouze comme à la maison car sa musique reste reine dans le domaine du funk électro, et ce n’est pas avec la prestation d’hier soir qu’on changera d’avis. Sublimée par un jeu de lumières sorti des pistes de dance 90’s, c’est pourtant dans le noir que Jay s’impose, seul avec son petit casque allumé, gardant ainsi l’étincelle du génie bien visible et scintillante. Je suis ravie d’avoir pu replonger dans mes années collège, et ravie que la foule eut été au rendez-vous pour son grand retour.

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

Setlist : 

Shake It On
Little L
Automaton
The Kids
Space Cowboy
Alright
Cloud 9
Carla
Superfresh
Hey Floyd
Cosmic Girl
(Don’t) Give Hate a Chance
Runaway
Too Young to Die
Emergency on Planet Earth
Revolution 1993 / Canned Heat
Love Foolosophy
Virtual Insanity


Le concert a été filmé par Arte concert, c’est ICI

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Jamiroquai, 29 novembre 2017, Paris, Accorhotels Arena

 

 

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