Nasser – 28/03/18, Paris, La Maroquinerie

Entre élégance cinglante et rage débordante

Enfin le retour de Nasser sur scène ! 5 ans se sont écoulés entre l’album #7 et Outcome leur 3e album, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat (sans jeu de mot avec outcome) est à la hauteur des attentes.

Ce que j’avais pensé d’Outcome, sorti ce mois-ci :

Énorme coup de cœur pour ce trio/duo originaire de la cité Phocéenne depuis la sortie de leur 2e album, #7, en  2013. A cette époque, ils étaient 3 et avaient enflammé mon popod où aucune sortie ne pouvait se faire sans un Bronson ou The League. Depuis, Nasser c’est un duo composé de Simon Henner à la guitare/claviers et de Nicolas Viegeolat au chant/ batterie, qui a mis 5 ans avant de sortir leur 3e album. Autant vous dire que cette sortie était attendue et par chance, à la hauteur ! The Outcome est un album plus dense, plus lourd, plus sombre que les précédents, tout en gardant le son Nasser dans les nappes électro (le genre de petits sons vous happant de sous votre couette). Certains aiment dire « l’album de la maturité » mais je dirais simplement qu’il est travaillé, abouti, réfléchi (bien que #7 l’était également) et que seul le temps permettra de dire s’il vieilli aussi bien. En attendant, il tourne en boucle et il me donne de sacrées décharges électriques dans les jambes et dans l’esprit. On ne peut que bouger, portés par une voix suave, posée, à la fois grave ou étirée (petite prise de risque réussie), le tout sur un rythme imparable et efficace de riffs et de frappes cadencées. Vous y retrouverez donc tous les ingrédients, ainsi que les incartades pures électro accompagnées d’une voix off féminine, rappelant d’anciens titres. Nasser est un monstre !!! L’alliance parfaite du rock et de l’électro. Foncez les voir sur scène et mettez moi cet album dans vos priorités 2018.


La Release Party, sold-out, avait donc lieu à La Maroquinerie de Paris. Le public est majoritairement trentenaire, issu de la génération Y qui, malgré les « on dit » a de l’énergie à revendre et le démontrera tout au long de la soirée.

La scène est sobrement habillée d’un écran LED, 4e membre indissociable du groupe tant le rendu de ce dernier sera aussi magique que la prestation du groupe. Certes, l’un ne peut fonctionner sans l’autre mais Nasser a su l’utiliser subtilement sans tomber dans le surplus de flash à la limite de la crise d’épilepsie. C’est d’ailleurs sans l’écran que le groupe fera son entrée, de façon dénudée, avec uniquement 2 spots placés par terre derrière chaque membre.

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Nasser, La Maroquinerie Paris – 28 mars 2018

21h05, Rupture issu du dernier album donne le ton de la soirée, introduite par une batterie claquante et percutante. S’amorcera ensuite la guitare électrique puis les sons électro appuyant les hostilités dans une fosse survoltée. Il est assez déroutant de voir un chanteur à la batterie, et je me demande comment Nicolas arrive à gérer les deux de façon aussi irréprochable ! D’autant plus qu’il ne se contente pas de rester derrière les fûts quand ils ne sont pas utilisés, mais vient au devant de la scène haranguer la foule.

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Nasser, La Maroquinerie Paris – 28 mars 2018

L’équilibre de la soirée, que ce soit dans les compositions du groupe alternant à la perfection le rock et l’électro, que dans la setlist, fait de Nasser un groupe incontournable en live. Oui leurs CD’s sont des petits bijoux et il faut désormais compter sur eux dans le paysage musical français haut de gamme, mais ils prouvent qu’ils sont scéniquement épatants. La plupart des chansons d’Outcome sont jouées et se fondent parfaitement dans l’univers Nasser aux côtés des anciens titres également de la partie.

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Nasser, La Maroquinerie Paris – 28 mars 2018

Simon balance ses riffs dans une fureur enjouée, il s’éclate et sa partition donne le relief qui permet à Nasser de sortir du lot sans compromission sur leurs influences et aspirations. C’est d’ailleurs en voyant l’euphorie créée par les anciens titres qu’on peut se rendre compte que le groupe peut s’assurer d’un socle de fans solidement accrochés. Bien que le 2e album fut une claque, le groupe concrétise avec ce nouvel album, et pourtant en perdant un membre. D’un trio devenu duo, Nasser a sorti un opus plus sombre et plus risqué, à l’image du titre Love au chant encore inexpérimenté jusqu’ici par Nicolas.

Les titres s’enchaînent dans une énergie folle avec un groupe demandant toujours plus à la salle. Ça saute à la limite d’un Wall Of Death sur Bronson, titre très attendu et interprété en fin de set. Le batteur-chanteur ira jusqu’à traverser la foule pour monter sur la console régie, laissant le technicien pantois et dans la panique (surtout quand de l’eau est lancée à proximité). Avec une telle ambiance, le rappel n’est qu’une formalité bien que le titre The End avait été intelligemment placé juste avant celui-ci. On apprécie également l’écran alternant lumière blanche intense, ambiance inquiétante rouge, extraits de clips ou encore le visage de Kaori Ito (danseuse & chorégraphe japonaise) qui envoûte autant que sa voix sur 2 compos purement électro. En bonus, l’écran remerciera la salle en alternant des « MERCI » « PARIS », pendant que le groupe, essoufflé, rincé et transpirant, nous saluera une dernière fois avant d’exploser la batterie à terre.

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Nasser, La Maroquinerie Paris – 28 mars 2018

Mes seuls regrets sont une durée de concert trop court, 1h15…je serais bien restée encore un peu, et l’absence de The League, devenu un des titres les plus écoutés sur ma playlist Deezer depuis sa sortie. Oui je sais, elle ne fait pas partie des favorites pour beaucoup mais son côté Joy Division et son final épique aurait largement sa place ici.

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Nasser, La Maroquinerie Paris – 28 mars 2018

Le duo, accompagné d’une 3e personne aux claviers pour les live, signe ici le début d’une tournée qui s’annonce éreintante, palpitante et survoltée. Nasser fera la tournée des festivals cet été et la tournée des salles à partir de septembre, avec un passage déjà programmé le 8/11 à la Machine du Moulin Rouge Paris (et espérons un p’tit détour par Tours ><). N’hésitez pas, allez les voir, achetez leurs albums, et vibrez à en faire péter les cloisons. Ce groupe est généreux, entier et dévoué sur scène, il ne vous laissera que peu de répit, étayant déjà ce qu’il est en studio.


Cerise sur le gâteau, Simon & Nicolas étaient disponibles après leur performance pour papoter et je retiendrai que Nasser est le résultat d’un certain titre nommé Personal Jesus. Ceux me connaissant savent que je porte souvent en concert mon pull Depeche Mode I Just Can’t Get Enough, d’où cette dédicace. Je vous le dis, Nasser ce sont des gens bien !

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Nasser, La Maroquinerie, 28 mars 2018 / Depeche Mode The Outcome

Setlist

(surement pas complète mais ce dont je me rappelle)
  • Rupture
  • Love
  • Outcome
  • Come On
  • Shooter
  • Bronson
  • The End
  • No Regrets
  • Ghost Radio
  • Chaos A.D
  • Can’t Get Out
  • The Preacher (?)

 

…à mon ami

 


 

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