Punish Yourself & Christian Death – 19/04/18, Paris, La Machine Du Moulin Rouge

La lumière bleue VS l’obscurité romantique

J’ai regardé l’adresse plusieurs fois, je suis bien au Moulin Rouge…Plus précisément, à la Machine du Moulin Rouge. Aucune idée de l’entrée, j’ai attendu de voir des dizaines de T-shirt noirs pour me dire « ah oui, c’est bien là ». Une petite porte à gauche et vous voilà propulsé dans les entrailles de l’un des monuments les plus emblématiques de Paris.

La Machine du Moulin rouge comporte 3 espaces sur 3 étages + 1 espace détaché

  • Mini club danse (400 personnes) situé en sous sol dans l’ancienne chaufferie du Moulin Rouge
  • Salle de concert et soirées club (800-1000 personnes) au rez-de-chaussé avec bar, jeux d’arcade et piste en parquet
  • Le toit, havre de paix pour prendre un apéro le soir dans un véritable jardin suspendu avec plantes et arbres fruitiers.
  • Bar à bulles, accessible par la Cité Véron où vécurent Boris Vian et Jacques Prévert, dispose d’une verrière intérieure de 140m2 donnant sur une terrasse végétalisée de 80m2, à l’ombre des ailes du Moulin Rouge

machinemoulinrouge


La soirée commençait à 19h avec Volker, quintet Bordelais mené par une chanteuse à l’allure de poupée gothique. Je ne connaissais pas (ils sont pourtant venus à Tours et au Hellfest), j’ai donc été voir leur fb où ils mettent : « Artistes que nous aimons aussi Rob Zombie, Depeche Mode… » AH !!!! Volker fait du Dark & Cold Horror Rock…hum, ça ne vous parle pas ?

La salle était loin d’afficher complet pendant leur passage, mais malgré cela, le groupe s’est donné à 200% et a su convaincre, bien que ce style ne soit pas celui que j’apprécie le plus. On ne va pas se mentir, j’étais là avant tout pour Punish Yourself. Mais, mais, mais ! Le groupe me fera une belle surprise, en reprenant le titre Dragula de Rob Zombie. Merci à eux d’avoir autant transpiré et bravo à la chanteuse qui a une pêche incroyable et que rien ne semble arrêter. On regrettera peut être un mauvais équilibre entre musique et voix dans la balance ne mettant pas assez en valeur les capacités vocales de la chanteuse.

Setlist :

Bitch 
Negative waves
Black sunday
Pavor nocturnus
Obey
Dragula (Rob Zombie)
Raven


Vers 20h, c’est au tour de Christian Death, trio post-punk formé en 79. Une bonne moitié de la salle est en ébullition. Bizarre comme choix de mixer Christian Death, les pères fondateurs d’un goth rock US avec Punish Yourself excellant dans un Metal cyberpunk Industriel…aux antipodes mais certainement même boite de production (BASE Prod?).

Bref, je ne rechigne pas du tout, Christian Death est un nom qui courre dans les flots de paroles d’initiés croisés par ci par là lors de concerts intimistes. Le mythe Christian Death est donc bien ici, en 2e partie de soirée, pour un set d’1h ! Emmené par Valor Kand depuis 1985, Christian Death a subi beaucoup de changements et de rancœur entre les membres jusqu’à perdre son âme des débuts, sans parler des projets parallèles par d’anciens membres s’appelant Christian Death 1334 ou Christian Death with Rozz Williams… Bref, on s’y perd en lisant leur biographie. Cependant, Valor Kand reste une figure phare du groupe bien qu’il n’en soit pas le fondateur (présent depuis 1983) et ce n’est pas avec tout son attirail scénique qu’on dira le contraire…Aux côtés de Maitri, la bassiste depuis 1991 et de Jason Frantz à la batterie, le trio nous emmène dans son atmosphère sombre, lugubre et macabre assez rapidement.

La scène est jonchée de fausses roses rouges, également accrochées aux instruments, mêlant romantisme et gothique. Valor arrive habillé tout de cuir noir portant sur sa tête un diadème à plumes noire version chef Amérindien et un masque à moitié déchiré, avant de laisser apparaître en dessous une capuche en écailles métalliques. Maitri est cintrée dans une robe moulante où les seins dépassent sans trop de problème, avec les jambes recouvertes d’un collant résille et large chapeau. A en voir d’anciens membres comme Rozz Williams (suicidé en 98) et Eva Ortiz (dit Eva’O), le trio ce soir reste assez sobre, bien que Valor se drapera de bijoux pharaoniques.

Le set donne la part belle aux dernières compositions (+50% datées de 2015) et laisse un public plutôt mitigé. Le son n’est pas excellent et l’ambiance laisse à désirer. Heureusement, les fans de la première heure seront récompensés de leur attente avec Romeo’s Distress en fin de prestation mais le soufflet retombera aussi vite avec un gros cafouillage entre Valor et Maitri qui ne termineront pas le tout dernier titre, This Is Heresy en se barrant sans trop d’explication (Valor voulait absolument le jouer mais Maitri n’avait pas l’air chaude et est restée cloîtrée en coulisse). Pour ma part, le moment était sympa car porté par une atmosphère pesante et des personnages assez torturés, mais musicalement…j’ai cependant pris mon pied pendant l’excellent Out Of Control (d’ailleurs, je viens de découvrir avec ce titre que Deezer censure les pochettes d’album…bienvenue en 2018) et m’a permis de plonger par la suite dans leur discographie assez disparate mais non moins intéressante.

Setlist :

The Nascent Virion
Penitence Forevermore
The Serpent’s Tail
We Have Become
Forgiven
Seduction Thy Destruction
Secrets Down Below
Out of Control
Worship Along the Nile
Illuminazi
Sick of Love
Romeo’s Distress


21h30, c’est parti pour 1h20 de pure folie avec les Toulousains de Punish Yourself. Enfin ce moment est venu. Après avoir écouté en boucle Spin The Pig leur dernier album faisant partie de mon top 3 de l’année 2017, j’avais hâte d’être bousculée par leur son fracassant et peintures corporelles fluorescentes. La soirée affichait complet et effectivement, plus un seul cm de parquet était visible. Le groupe ouvra les hostilités avec Spin The Pig, implosant mon cœur (voir ma petite vidéo ci-dessous) :

Le Sextet composé de klodia, xav, vx, pierlox, xa mesa et Michael Charry brille de mille feux sous les rampes de lumières noires et décharge du 100000 volts dans les enceintes, agrémenté de sons électro si caractéristiques à leur style : un cyberpunk calibré et incisif. Corps recouverts de peintures rouge, bleue, jaune ou verte, ils inondent de prestance et contraste avec la noirceur de la salle.

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Punish Yourself – La Machine du Moulin Rouge, 19 avril 2018

La voix est au top, la balance et l’équilibre sont parfaits, la prestation n’en sera qu’excellente. Scéniquement, c’est grandiose. Bien sûr les corps fluorescents y sont pour beaucoup, mais il faudra aussi compter sur les exercices pyrotechniques de Klodia pour embraser la foule et mettre le feu au plancher ! Armée d’une disqueuse qu’elle applique sur son tablier d’acier, les étincelles fusent autant que mes yeux pétillent. Non avare d’en remettre une couche, Klodia enflammera, en fin de set, des torches avant de jouer avec jusqu’à les éteindre en les mettant délicatement dans sa bouche, après s’être dénudée entièrement du haut dans un excès d’euphorie débordante.

En parlant d’euphorie, la foule ce soir était le 7e membre du groupe : Slam, Circle Pit, Wall Of Death (oui oui) en veux tu en voilà et vas-y que je monte sur scène pour sauter dans la masse, le tout en tapant un check aux membres du groupe et vas-y que tout le monde s’y mette…Même un homme en fauteuil roulant à l’instar du Hellfest, se fera les joies d’un porté sur la foule. C’est l’esprit de la soirée! Bon enfant et exalté. Et lorsqu’on titube, épuisé et sans voix, le groupe nous sort de son chapeau un Suck My TV survitaminé où La Machine s’est transformée en véritable dancefloor pour Metaleux.

Malgré le départ de MissZ, la guitariste, avant la sortie de Spin The Pig, Punish Yourself a sorti le grand jeu. Aidé de compositions saisissantes, anciennes comme récentes, le groupe enfonce le clou avec cette tournée qui s’annonce l’une de leur meilleure. Le seul regret de la soirée, absence dans la setlist de Nation To Nation.

Setlist :

Spin the Pig
See You Later Alligator
Backlash
CNN War
Rock’n’roll Machine
A Station in Space
Lo-cust
Blacksunwhitebones
Zmeya
Gimme Cocaine
Primitive
Shiva Only is God
This is my Body This is my Gasoline
Worms
Sexy
Suck my TV

Vous pouvez voir de très belles photos de la soirée sur le site suivant et retrouver ma vidéo de l’entrée de scène.

 

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