Ghost – 07/02/19 – Paris, Zénith

Bienvenu(e)s dans l’envers de l’occulte, aux portes de l’élégance et de la splendeur

La dernière fois que j’aie pu voir Ghost, c’était en avril 2017 à l’Olympia, où j’avais pu faire de superbes photos car proximité ++. Deux ans plus tard, Tobias Forge réussit à remplir un Zénith et sa route ne semble pas encombrée pour, d’ici peu, remplir encore plus grand. Sold-out était cette date Parisienne, quelques jours après la seconde date française à Lyon où Cardinal Copia avait fini les réglages lumières à 4h du matin.

L’excitation était à son comble pour ma part. Bien que l’album Prequelle sorti l’an dernier, où Papa Emeritus III laissai la place à Cardinal Copia pour un album plus popisé (ou Papisé), m’ait moins emballée que les précédents, Ghost en live est devenu une véritable machine scénique. Depuis la dernière tournée, le groupe a vu son line-up entièrement refait à neuf suite au procès des musiciens face à Papa Emeritus, qui a fini par dévoiler son identité. Il y a également eu un album live, un nouvel album studio et un nouveau personnage : Cardinal Copia. Que sont devenus les anciens ? Tous morts mais pas de panique, avec les pack VIP vendus avec les billets de concerts, les fans de Ghost pouvaient se recueillir sur les sépultures des 3 Papas Emeritus qui sont en tournée avec le groupe… Rien n’est laissé au hasard avec Tobias Forge et c’est bien ce qui fait la force de son projet aujourd’hui.

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crédit photo : Ghost France

A mon arrivée, objectif 1) se trouver une place, 2) se prendre une pinte 3) aller au merch. Objectifs 1 et 2 ok, mais pour le 3e, échec et il faut laisser tomber si on ne veut pas louper la première partie.

Il est aux alentours de 19h45 lorsque Candlemass fait son entrée pour introduire Ghost. Vous ne rêvez pas, l’un des plus vieux groupe Suédois de Doom (1983) ouvre pour des p’tits jeunots…Personnellement, le moment ne fut pas transcendant mais le public répondait bien aux appels des musiciens qui joueront 35 min. A la fin du set j’ai retenté ma chance au merch mais sans succès, la queue était toujours interminable et hors de question de louper le début ni même une seconde du concert ! Fou comme Ghost a autant réussi à envoûter autour de son univers et de voir masse de fans se ruer sur tous les objets dérivés. Il sait remplir les caisses, ce qui ne déroge pas à la règle d’un bon ecclésiastique me direz-vous, avec des T-Shirt à 35€ (avec un collector spécial Paris) et des masques à 30€ (quoique, ce sont les prix pour un peu près tout le monde). A l’inverse, les prix des places est très honnête, avec seulement 2 catégories en placement libre, assis ou debout, entre 45€ et 60€.

Extrait de Rats (désolée, problème d’appareil, titre coupé à 3,30 min)


20h45, la scène entièrement drapée de noir s’illumine et la salle tombe dans l’obscurité. Le palpitant est à son max, la foule est en apnée et attend sa messe. Les riffs rugissent et la scène se découvre. Décorée de vitraux et de deux escaliers blancs, cette dernière est travaillée. Les Ghouls font leur entrée avec deux femmes dans leur rang, avant de laisser place à Cardinal Copia qui, d’entrée de jeu sur Ashes, haranguera la foule. Son charisme est assis par une gestuelle bien huilée, à la fois sensuelle et dominatrice, le tout mêlé à un œil perçant bleu turquoise.

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Ghost, Zénith de Paris 7 février 2019

Le son est d’une perfection absolue, j’exulte ! Exit les bouchons d’oreilles, on en prend plein les yeux et les oreilles. Tobias changera plusieurs fois de tenue, laissant la part belle à ses musiciens pour exprimer pleinement leur talent. Il passera d’un costume noir identique à celui du clip Rats, à une tenue rouge de Cardinal, puis blanche version mafieux des ténèbres comme les clichés officiels de la sortie de l’album, puis re costume noir accompagné d’une cape, pour revenir à un ensemble noir religieux. Sur scène, nous avons un groupe qui fusionne et peu importe ce qui se passe en coulisse, l’entente semble parfaite (et parait-il qu’elle l’est vraiment). Les tubes défilent et personne ne sera lésé, qu’on soit fan de la première, seconde ou dernière heure. 2h30 de show qui déroulent dans un achèvement des plus respectueux du public. Tobias Forge joue avec ses compères, passe de droite à gauche de la scène et d’un coup de main, fait hurler les premiers rangs.

Un des grands moments de la soirée fut l’apparition au saxophone de Papa Nihil sur Miasma ou encore la très belle interprétation acoustique de Jigolo Har Megiddo.

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Ghost, Zénith de Paris 7 février 2019

La salle connait tous les couplets et refrains, Cardinal Copia abuse des « Paris, France » mais au moins, il sait où il est. Il faudra compter sur un entracte de 20 min pour reprendre nos esprits, avec allumage de salle et chants grégoriens en fond sonore. Faut oser mais Cardinal Copia sait que ses fidèles sont prêts à tout endurer pour avoir sa bénédiction. Le moment donc pour moi de retourner au merch, sans succès une fois de plus !

La soirée reprendra comme elle avait commencé, avec une puissance sonore incommensurable donnant un relief remarquable aux titres de Ghost. On distingue cependant bien la différence entre les titres du 1er album et tous ceux qui l’ont suivi avec un son plus lourd, plus profond et plus sombre. Ces derniers ont d’ailleurs été acclamés par une horde de fidèles ravis de pouvoir les réentendre (moi la première).

Ce soir, pas de billets de 666$ à l’effigie du Pape comme au Hellfest, mais des milliers de confettis et quelques pétards pour annoncer la fin du set, avant un rappel pour Monstrance Clock. Pas de nones non plus, ni trop de discours, comme si avec ce show épuré, Ghost soulignait sa suprématie musicale et portait la grandeur du projet uniquement sur le charisme de Cardinal Copia. C’est réussi.

Après 2h30, le groupe salue en grande pompe le Zénith debout, assommé par ce spectacle sans fausse note. La batterie clinquante, les battles de guitares toujours bien dosées aux riffs acérés, les claviers en support jamais sirupeux, les jeux de lumières superbes… Je garderai un seul bémol, à savoir l’absence d’écrans géants.

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Ghost, Zénith de Paris 7 février 2019

Que présager de plus dans l’avenir avec ces Ghouls à l’allure grandiloquente et un maître de cérémonie assoiffé de justesse et de création ?

En 2017, j’avais terminé mon article par « Rien ne semble pouvoir aller contre sa destinée, le Clergé est debout et les fidèles de plus en plus nombreux. Prochaine étape ? La mort de Papa Emeritus III pour un IV ? Quoiqu’il en soit, Ghost entrera très prochainement en studio et ce sera avec impatience que je les retrouverai sur scène. Y’a de quoi devenir croyant ! » et en 2019 je terminerai par le même sentiment. Ghost fait désormais partie des groupes incontournables avec une véritable fraîcheur. Qu’on aime ou pas le virage Hard-FM, on ne peut qu’applaudir le monstrueux travail scénique. Impossible de prédire où Tobias mènera Cardinal Copia, mais un nouvel album a été annoncé pour 2020.

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Ghost, Zénith de Paris 7 février 2019

PS : si vous vous inquiétiez, j’ai réussi à accéder au merch à la fin du concert, après 20 min d’attente. Amen, il nous fallait ces masques pour finaliser notre appartement, comprenez. Final’s touch so Ghouls !

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alors, ça cartonne non ??

Setlist : 

  • Ashes
  • Rats
  • Absolution
  • Ritual
  • Con Clavi Con Dio
  • Per Aspera ad Inferi
  • Devil Church
  • Cirice
  • Miasma (Papa Nihil on saxophone)
  • Jigolo Har Megiddo
  • Pro Memoria
  • Witch Image
  • Life Eternal
  • Spirit
  • From the Pinnacle to the Pit
  • Majesty
  • Satan Prayer
  • Faith
  • Year Zero
  • He Is
  • Mummy Dust
  • If You Have Ghosts
  • Dance Macabre
  • Square Hammer
  • Monstrance Clock

==> Galerie photos <==

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Ghost, Zénith de Paris 7 février 2019

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