Killing Joke – 27/10/18, Paris, Le Cabaret Sauvage

40 ans de carrière sans trop de rides

Dois-je présenter Killing Joke ? Pionnier d’une musique industrielle que des groupes comme Ministry tireront leurs références, Killing Joke a su se renouveler fréquemment au cours des 40 dernières années, mené par le charismatique et habité, Jaz Coleman.

Originaire de Nothing Hill in UK, Killing Joke a, fin 70’s, apporté un souffle nouveau au rock en mélangeant du post-punk, metal indus, new wave et autres alchimies dont eux seuls ont le secret. Difficile de résumer leur discographie tant elle est disparate : voix tantôt hurlante, tantôt adoucie, instruments tantôt électriques tantôt synthétiques… on ne s’ennuie jamais.


Alors oui, Killing Joke qui vient à paris fêter ses 40 ans de carrière, qui plus est, au Cabaret Sauvage, on fonce ! Malgré le mal de règles, le mal de genou à 48h d’une infiltration, le mal de crâne par un rhume, le froid, la pluie, la passion ça se vit hein….

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Il est 19h30 lorsque je pénètre dans ce lieu absolument magique qu’est le Cabaret Sauvage, ouvert en 1997 et qui, à la base, ne devait être qu’un site éphémère. 1200 personnes sous un chapiteau fait de velours rouge aux arcs boisés avec miroirs, boule à facettes, piste de danse parquetée, entourée de tables à banquettes surplombées d’ampoules ambiance « guinguette ». Perdu dans le parc de la Villette, près de la Géode, ce lieu atypique ne pouvait accueillir qu’un groupe atypique.

La foule est aussi hétérogène que la discographie du groupe : de 20 à 65 ans, tous profils que ce soit du gothique assumé au père de famille grisonnant en passant par des trentenaires aux doudounes Quechua ou au rouge à lèvres sexy-face.

Passage au merch oblige mais déception quant à la différence de prix entre ce qui est affiché et ce que le vendeur vous dit : « 20€ CD » de la tournée en cours, super, j’ai pile 20€, tant pis pour la pinte de bière traditionnelle (imaginez l’effort que je faisais !) et au final, le CD était à 25€… direction le bar ! Cependant, le merch était original, avec des peintures de Youth et Coleman, des livres, des LP, CDs, baguettes dédicacées…sans parler des habituels T-Shirt et Hoodies

20h, je suis placée en mode « pilier » appuyée sur mon poteau surplombant sur la première marche, surplombant la foule. La première partie, Turbowolf, arrive avec son chanteur, Chris Georgiadis, qui est un parfait mélange de Franck Zappa dans une période disco : moustache, cheveux long ondulés, chemise à fleurs et gilet pailleté noir. Le trio assure dans un rock somme tout traditionnel et arrive à motiver la foule pour chanter ses refrains et porter son leader en « slam ». La demi-heure est sympa mais pas non plus hystérique.


20h30, on installe la scène, on accorde, encore et encore, et encore la guitare de Geordie Walker, et encore ….. Jusqu’à 21h10. Les bougies allumées sur les amplis pour une petite ambiance goth bienveillante commencent à fondre, va falloir débuter le show dans ce pandémonium bouillonnant !

21h15, le groupe arrive sur Unspeakable et de suite, la magie opère entre Jaz Coleman et le public. Cet homme à une façon bien a lui de galvaniser une foule sans rien faire. Un charisme froid et sombre, accentué par une peau blanchâtre contrastée par une chevelure aussi noire que son maquillage contour des yeux. Dans sa combinaison noire de coton estampillée d’une araignée au style Maori dans le dos, Jaz Coleman est complètement habité par ce qu’il chante. Imperturbable et presque statique avec un regard noir et combatif, il excelle dans les vocalises, se laissant à quelques pas de pantin-robotique serrant toute sa rage dans le creux de sa paume dirigée vers la foule. Le groupe enchainera avec European Super State dans une folle ambiance.

Dingue de faire bouger autant sur fond de sons glacials et rythmés au diapason. Heureusement, entre quelques titres, Jaz s’adresse à nous et semble bien humain et touché d’être encore présent, 40 ans après, sur scène. Il se rappellera de sa première fois à Paris, aux Bains-Douche, rendra hommage à Paul Raven (bassiste de Killing Joke disparu en 2007) sur Love Like Blood ou saura, avant le titre New Cold War, dire qu’ils ont commencé pendant la guerre froide et qu’au final, ils y jouent toujours….

Le quintet ne semble pas fatigué des années et offre une prestation sans retenue. Je regretterais simplement l’absence d’Euphoria et la faiblesse des vocalises sur Love Like Blood. Quant au reste de la soirée, tout sera d’une extrême justesse. Ravie de voir la formation originale composée de Jaz Coleman, Kevin « Geordie » Walker, Martin « Youth » Glover et Paul Ferguson, qui semble soudée. Un des grands moments de la soirée sera une instrumentale d’environ 5 min punchy, percutante et boostée. Idem avec un rappel de 4 titres survoltés comprenant notamment l’excellente The Death And Resurrection, la très célèbre Love Like Blood, et en clôture, Pandemonium, titre homonyme au CD qui, pour beaucoup, marquera définitivement le Metal Industriel.

Après 1h30 de concert, le groupe en a fini de fêter 40 ans de tubes et nous laisse renaître dans la pleine lumière du chapiteau se vidant lentement et dans le calme, un peu assommé et prêt à affronter le froid parisien.


Setlist

  • Unspeakable
  • European Super State
  • Autonomous Zone
  • Eighties
  • New Cold War
  • Requiem
  • Bloodsport
  • Butcher
  • Loose Cannon
  • Labyrinth
  • Corporate Elect
  • Asteroid
  • The Wait
  • Psyche
  • Love Like Blood
  • The Death and Resurrection Show
  • Wardance
  • Pandemonium

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