Carnet de voyage aux USA : épisode 5/5
Dernier épisode du périple dans le grand ouest américain fin aout début septembre qui fut le suivant
- San Francisco
- Los Angeles
- Route 66 – Bagdad Café
- Las Vegas
- Page – Monument Valley, Antelope Canyon…
C’est parti pour un réveil à 5h pour 950 miles (environ 1200 km) à travers des paysages d’une telle beauté que je ne pourrai les oublier ! On part au volant de notre magnifique Pick-up Chevrolet (on avait le choix entre une Mustang rouge basse caisse ou un Pick-up, tout ça pour le prix d’une petite voiture…Pourquoi ? Et bien nous sommes arrivés à 2h du matin au comptoir, et il ne restait que ces 2 voitures héhéhéhéhé !!)
Je vous mets ici une petite carte histoire de visualiser les lieux et le parcours :
Hoover Dam – Nevada/Arizona : on commence par une superbe vue sur le barrage Hoover, placé sur le fleuve du Colorado et qui apporte environ 25% de sa capacité au Nevada (15% est distribué à Los Angeles, 30% au sud de la Californie…). Récemment un pont a été construit pour l’apercevoir de tout en haut et, au milieu de ce pont, est indiquée la limite entre les 2 Etats du Nevada et de l’Arizona.
Pour info, la production électrique de Las Vegas pourrait également être apportée par la plus grande station solaire au monde Ivanpah à 65 km de la ville qui est encore en essai (nous sommes passés à côté, elle est impressionnante avec de grands bols aériens en métal pour réfléchir la lumière sur des panneaux. Sa consommation en eau est très très minime car en circuit fermé, l’eau perdue ne sert qu’à nettoyer les miroirs) ainsi qu’un prototype mis au point en 2012 (énergie stockée dans des sels fondus permettant la production d’électricité la nuit, bien après le coucher du soleil, nommée la SolarReserve).
Concernant l’eau, elle provient du Lac Mead qui est à la base, uniquement alimenté par ce barrage (le lac a mis 6 ans à se remplir d’eau, c’est le plus grand lac de retenue d’eau aux USA). Je l’ai dit dans l’épisode n°4 de mon voyage dédié à Las Vegas, mais la consommation d’eau des hôtels ne représente que 8% de la consommation totale de la ville et 5% de ces 8% sont recyclés. Ceux qui causent des dégâts sont ses habitants qui ne cessent de croître ainsi que les touristes. La ville instaure depuis quelques temps de véritables politiques en gestion d’eau (cactus à la place des pelouses, lourdes amendes pour des fuites d’eau…).
Pour info, le barrage est filmé dans le film Superman de 1978, ainsi que dans le blockbuster de l’année San Andreas.
Grand Canyon – Arizona : par chance, No’ a la carte annuelle des grands parcs nationaux. Pour 75$, je vous la conseille si vous devez en faire au minimum 2 car chaque entrée est d’environ 30$ et les queues de voitures sont interminables. Avec la carte, vous passez devant tout le monde héhé. Le paysage qui va se dévoiler devant mes yeux est à couper le souffle mais le côté ultra touristique va gâcher pas mal de choses. En réalité, je pensais marcher dans le bas du grand canyon, avec des parties aériennes, mais que nenni ! Vous avez un parcours à suivre ponctué de 10 parkings, avec chacun leur petit nom et leur vue. Nous avons fait plusieurs arrêts en voiture afin de regarder le point de vue puis repartir sur un autre point de vue et ainsi de suite.
Les meilleures vues sont :
- Mather point
- Grandview point
- Desert point view (sur celui-ci, vous pouvez faire tamponner officiellement votre passeport « grand canyon »)
Pour info, le Grand Canyon est un parc naturel de plus de 5000 km² et classé patrimoine mondial de l’UNESCO. La gorge a été creusée par le fleuve Colorado (fleuve long de 2400 km qui prend sa source dans les Rocheuses et alimente 7 Etats en eau). Ses différentes couleurs si particulières sont issues de plus de 40 couches géologiques.

Monument Valley – Arizona/Utah : ce site appartient aux Navajos, les Indiens du plateau du Colorado. C’est pourquoi cette fois-ci, la carte des parcs nationaux ne nous servira pas. Il faudra payer un droit de péage de 20$ à l’entrée, « seule » ressource financière des Navajos, en plus de leurs ventes de bijoux et autres objets traditionnels présents sur les bords des routes.
Je pense que j’ai eu de la chance de connaitre encore ce site en toute « liberté » : vous êtes au volant de votre voiture à parcourir ce site de fond en comble, en suivant un petit guide vous apprenant les noms des roches donnés par les Navajos. C’est un crossroad incroyable, et on remercie d’avoir un pickup car, clairement, avec une Mustang, on serait restés coincés dans un trou. Nous roulons sur du sable rouge vif car la roche est riche en fer et manganèse. D’ici quelques années, je pense que les voitures seront interdites et des bus conduits par des Navajos vous feront la visite.
No’ mettra à fond, notre ARTISTE de la semaine : Rupaul (voir l’épisode n°4 dédié à Vegas pour comprendre ce point). Je me permets donc de partager le titre qui a rythmé en partie cette visite :
Oui je sais, ça contraste !
Pour info, ces formations géologiques appelées Cutler, sont le résultat de nombreux tremblements de terre et érosion du vent sur des millions d’années. Il faut que vous imaginiez qu’à la base, il n’y avait qu’un bloc qui s’est découpé brutalement en plusieurs morceaux et chaque morceau a subi une érosion.
Si vous voulez vous la jouer John Wayne, pour 15$, un Navajo vous emmenera au John Ford’s Point et vous fera monter sur son cheval, pendant que ses copains Navajos prendront le cliché, au même endroit qu’il a été pris pour le film La Chevauchée Fantastique de John Ford.
La ballade peut durer des heures, je vous conseille de la faire sur les coups de 17h et en septembre ,vous aurez le coucher du soleil et une luminosité hors pair ! En juin-juillet-août, les températures sont intenables et le paysage est désertique (en septembre, nous avions un petit peu de verdure).
Monument Valley est incontournable, ces paysages sont incroyables, on se sent tout petit.
Page, Arizona : le dodo se fera à Page, dans un hôtel géré par les Navajos, mais auparavant, direction un petit restaurant typique de chez typique ! Le Kens Old West. Perdu au fin fond du désert, Page est la ville « touristique » vivant autour de l’Antelope Canyon. Le petit resto’ où nous sommes est une sorte de vieux ranch tout en bois avec de la déco vieillotte mais locale. Nous sommes juste 3 tables pleines avec un duo de musiciens du coin jouant des classiques, qu’hélas, peu de personnes ne connaissent (en dehors du House Of Rising Sun). Ce duo plante le décor avec ses drapeaux américains et ses lunettes de soleil, seulement, un évènement va venir ternir la fête…
Alors que nous avons commandé une bière locale ambrée du nom très original de Grand Canyon, et un Hamburger au steak de bison, une femme, titubant depuis quelques minutes sur la piste de danse (vide), atterrit à mes pieds, yeux révulsés et bavant. On n’a rien compris à ce qui se passait, ni comment elle avait atteint mes pieds alors qu’elle était sur la piste, mais si sa fille n’était pas arrivée dans les 10 secondes qui suivaient, elle serait morte ! Je pense qu’elle a fait une fausse route, parait-il que chez certaines personnes, c’est fréquent et que la famille s’y « habitue » en leur serrant fort le sternum pour libérer la trachée. Quoiqu’il en soit, elle est en vie, mais tout le monde est sous le choc et le groupe de musique se barre plus de 30 minutes (on va pouvoir s’entendre parler cela dit). Sacré Kens Old West.
Antelope Canyon, Arizona : il est temps de se lever pour attaquer une nouvelle journée. La nuit ne m’a pas permise de réaliser les paysages de la veille que rebelote. Direction une des merveilles de ce voyage (une de plus), l’Antelope Canyon. Le site est une fois de plus situé sur une réserve de Navajos, vous devrez donc payer un droit de péage de 8$/pers (et pas par voiture) + 25$ d’entrée/pers. Il y a 2 circuits possibles : le Lower et le Upper. Il faut obligatoirement être accompagné pour cette visite, et pour plusieurs raisons : d’une, pour les salaires des Navajos, et d’autre car le site peut être mortel en cas de fortes pluies, le site est immédiatement inondé et les visiteurs peuvent rester coincés.
La visite dure environ 1h30 à travers 1 km de galeries sculptées par la rivière. C’est une merveille indescriptible. Le jeu des couleurs varie du jaune au orange puis au rouge, les falaises sont sculptées comme de la dentelle et les passages très étroits.
Pour info, si vous souhaitez visiter l’Antelope de façon sinueuse et étroite (ce qui est, je pense, le mieux), il faut prendre le Lower et il y a moins de monde. Si vous voulez une visite dans de plus larges passages, ce sera le Upper. De plus, le Upper est le plus fréquenté car, à midi, le soleil passe par une fente qui créé le célèbre faisceau lumineux que vous verrez partout sur google images.
A la fin de la visite, les Navajos vous offre une bouteille d’eau bien glacée, et ce n’est pas de refus !
Horseshoe Bend, Arizona : whaouuuuu. A 5 minutes en voiture de l’Antelope, vous allez vous reprendre une claque visuelle. Il faut marcher dans le sable pendant environ 15 minutes avant d’arriver devant ce trou béant avec en son cœur, une rivière formant un fer à cheval. Une claque je vous dis ! Une merveille !
Zion Park, Utah : le Zion Park est un parc national, donc on ressort la carte des parcs nationaux et on rentre directement. La vue est magnifique, alternant entre des monts rouges, blancs, des cactus, des arbres, des petits écureuils et autres particularités visuelles.
On a garé la voiture (enfin la GROSSE voiture) avant l’entrée dans le tunnel, afin de grimper un escalier puis de monter plus haut à travers un chemin de randonnée, offrant une superbe vue sur une partie du parc, en passant par une petite caverne orangée. Une fois redescendus, nous avons passés le tunnel puis on s’est garé à la première station où passe la navette. A partir de là, les voitures ne sont plus autorisées et tout se fait à partir de la navette qui s’arrête à plusieurs stations avec chacune leurs départs de randonnées, et leurs visiteurs animaliers.
On est allé au terminus, pour prendre la Riverside Walk, sur 3 km. La particularité de cette randonnée c’est qu’elle se fait sur une bonne moitié, dans l’eau. Il y a des bâtons de marche laissés par les randonneurs à leur retour, à vous d’en prendre un et de le laisser à votre tour, une fois revenu. Marcher dans l’eau, quel bonheur quand il fait 35°. Parfois l’eau montera jusqu’en haut des cuisses et vous passerez près de petites cascades.
Pour info, le parc fait 600 km², et Zion signifie Refuge.
Sur le chemin du retour, impossible de détourner le regard des falaises et des montagnes qui nous accompagneront jusqu’au coucher.
Tous ces sites vous mettent une sacrée chair de poule tellement leur beauté est grande et qu’on se sent si ridicule face aux forces de la nature. Avec l’esprit des Navajos nous entourant, un esprit de quiétude était omniprésent. Avoir vécu ça, je ne m’en suis pas tout à fait remise.
Je tiens à remercier Phophone pour sa fonction panoramique
Pour les photos de ce merveilleux road trip, c’est sur le lien en dessous :
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