Depeche Mode – 26/11/17, Antwerpen, Sportpaleis

Froid dehors + chaud sur scène = tiède ambiance

Après la tournée des stades débutée en mars 2017, Depeche Mode continue sur sa lancée avec la tournée des salles. Europe, USA, Amérique du Sud, tout y passe et tout est sold-out… Impossible de stopper la machine Modienne. Qui dit tournée des salles, dit changements (légers) de setlist et d’atmosphère. Je l’ai toujours clamé, Depeche Mode est un groupe de salles et moins des stades, comme bon nombre de groupes d’ailleurs. Après avoir fait 3 stades cet été (Nice, Paris et Lille), j’entame ma mini tournée des salles avec 3 dates (Anvers, Paris et Bordeaux).

J’avais hâte de vivre un concert du groupe en Belgique où la communauté des fans est très active, comme en Allemagne. Je pense au groupe Dave Spirit Fan Action à l’origine de nombreuses initiatives à chaque venue du groupe sur le sol Belge. Ce soir, chaque siège des 18 000 disponibles offrait un drapeau à agiter à 3 moments clefs du show. Pourquoi un drapeau ? Simplement en lien avec le titre Revolution de leur dernier opus en date. L’ambiance s’annonçait au rendez-vous !

23843482_10159686572170788_7987893138595529174_n
Auteur : moi
24174358_10159697303760788_4245975548755575743_n
Auteur : Dave Spirit

Très bien placée en gradins (stades debout, salles assise), on se fait plaisir avec de la Jupiler et la première partie Re-TROS qui se laisse écouter mais sans plus. La pression monte (et se boit) à chaque minute passée avant l’accélération cardiaque jusqu’à avoir le souffle coupé au moment du noir de la salle.

23905277_10159686572155788_4939141358067983172_n
Auteur : moi

L’intro ne change pas, c’est au son des Beatles que le groupe se prépare, avant d’entonner Going Backwards, toujours aussi somptueuse pour une intro, au même titre qu’un Higher Love. Le son est parfait, le public est debout, jusqu’ici, pas de problème et moi j’essaie de rester digne sans trop pleurer comme une petite madeleine. Le groupe enchaîne avec 2 titres de l’album Ultra qui sera mis en valeur ce soir avec en tout 5 chansons issues de l’album de la résurrection ! A l’inverse, aucune du Delta Machine (RRRRrrrrrrr) et seulement 2 du Songs Of Faith & Devotion et 3 du dernier en date, Spirit. C’est un choix, après tout, Ultra n’a pas bénéficié à l’époque d’une tournée, ou du moins d’une « grande » tournée. En ce qui me concerne je suis heureuse d’entendre Useless, je crois bien que c’est ma première, ou encore Barrel Of A Gun, It’s No Good et la magnifique Insight, mais pour les non « initié(e)s », pas certaine que ces choix soient judicieux, à l’instar d’un Behind The Wheel, Photographic, I Feel You, Wrong… Purée, ils ont supprimé des pépites dans cette setlist ! En effet, exit Wrong et I Feel You, ainsi que So Much Love qui pourtant était accompagnée d’un top backscreen, idem pour Corrupt et Poison Heart (bon ça, ce n’est pas si grave). On n’est jamais content, comment voulez vous satisfaire un public lorsqu’on a pondu des albums tous aussi incroyables ? La solution serait de varier plus souvent la setlist, et si on compte bien, lors de la tournée des stades, 22 titres étaient joués contre « seulement » 20 pour cette tournée des salles.

23905273_10155855224170270_795063020259257657_n
Auteur : Ingekinnet, Proximus Go For Music

Cependant, quelle belle surprise la version acoustique by Martin de Strangelove, hormis le pianiste d’hôtel Peter Gordeno appuyant trop les notes ! Habituée à la version studio bien plus rythmée, elle passe comme une petite mousse (ou gauffre, ou frite…Roh stop les préjugés, je vous aime les belges). Ravie également de retrouver Precious nous offrant à chaque fois l’un des plus beau cliché scénique : quand Dave s’appuie contre le dos de Martin durant son solo, scellant ainsi l’âme du groupe sur ce duo cherchant inlassablement à se surprendre et à se tirer vers le haut malgré un passé pas toujours rayonnant. L’autre bonne surprise est la ré-intégration de Question Of Time,  mais au détriment d’I Feel You, je dis non ! Que serait Dave sans son tourner de pied de micro tant attendu des fans et popularisé via le clip de A Question Of Time ? Par chance ce soir, Dave était en grande forme et on en a eu et re-eu du « tournicotis-tournicoton ».

La salle est pleine à craquer, la batterie est monstrueuse comme toujours, Christian et sa grosse caisse reste une valeur sûre et assurée ! Merci à la balance de folie, par contre, gros couac sur la voix de Dave Gahan couverte par les instruments pendant un de mes titres favoris, A Pain That I’m Used To…D’ailleurs, ils privilégient toujours la version remixée par Jacques Lu Cont’.

24058873_10155855223825270_6534348508393842573_n
Auteur : Ingekinnet, Proximus Go For Music

La configuration de la salle ne permet pas l’installation d’écrans géants de chaque côté de la scène, il faudra donc se contenter d’une alternance de backscreen préconçus et toujours aussi raffinés, avec des images live. L’avancée de scène est ridiculement petite, mais comme elle est peu utilisée, ce n’est pas très grave.

Le groupe balance ses tripes, comme chaque soir. Dave Gahan harangue la foule d’un simple levé de pouce ou déhanchement de fessier (je ne réponds plus de rien dans ces moments). Il a choisi de chausser ses bottines à diamants blancs ce soir pour déambuler, voler et courir en occupant toute la scène centrale. Martin quant à lui, sourire aux lèvres, déroule ses compositions, pendant que Christian se déchaîne sans impair sur des fûts et que Peter et Fletch bah…s’occupent des claviers sans grands mouvements ><.

Le groupe se défonce vraiment mais la foule est totalement amorphe ! Incompréhensible ! Dave a beau remuer des aisselles comme une petite poule, c’est loin d’être l’hystérie. Alors oui, les drapeaux sont agités et la vision est absolument merveilleuse, mais en dehors de ça… J’ai eu honte lorsque les gradins ont décidé de se rasseoir pendant le moment Martin Gore ! Mais WTF ? Alors quoi, Martin n’a pas le droit à un public debout ?  Oh les gars, on parle du génie Martin L Gore ! Et que dire des non relance suite à Home ? Depuis des années, et chaque soir, le public chante OhhhhhOOOHHH OOHHHHHhhhoooo afin de remercier Martin, mais là, rien ! Il aura fallu que Dave revienne sur scène et demande à la foule de chanter ! Je n’ai jamais vu ça. A aucun moment la foule s’enivrera et le groupe n’y est absolument pour rien, il a été parfait et professionnel du début à la fin. Dave remerciera d’ailleurs l’action des drapeaux et ne cessera de tout donner pour tenter de réveiller la masse. Merde, « music for the masses », c’est ça Depeche Mode et les devo est pourtant le meilleur public du monde non ?

24129927_10155855223940270_6676875643154468041_n
Auteur : Ingekinnet, Proximus Go For Music

Peu importe, je suis dans ma bulle, j’explose comme toujours sur Stripped, Enjoy The Silence, Never Let Me down et son champ de blé (avec toujours le lancé de T-Shirts par pistolet à air comprimé par Dave sur le devant de la scène), Everything Counts et son intro revisitée… Que dire du chef d’oeuvre Walking In My Shoes, sublimé par le backscreen en arrière plan qui m’absorbe à tel point que je ne regarde absolument pas ce qui se passe sur scène, idem pour In Your Room et sa danse contemporaine mettant en scène un amour dévastateur.

Après 2h15, les 5 membres en sueur viendront saluer la foule, bien que Fletch ne peut pas se baisser, il nous honorera de pouvoir apercevoir ses yeux sans cesse cachés derrière ses grosses lunettes. Youhou grosse teuf ce soir. Je taquine je taquine, mais Fletch reste la pierre angulaire de ce trio de génie, le ciment réparateur en quelque sorte. Qu’il mange des bananes ou lève un bras, peu importe, il est là.


Depeche Mode ne déroge pas à la règle, il reste un des plus grands groupes du monde sur scène. Porté par un chanteur des plus charismatiques à la voix irriguant tout vos sens (Dave Gahan), et à un compositeur exceptionnel au sourire Colgate Blancheur 48h (Martin Gore), la magie opère car le groupe ne s’essoufle jamais. Ils savent se réinventer au fil des albums, ont su contrer leurs sombres abysses à savoir la drogue, l’alcool, le départ de Vince puis de Alan, ranger leurs égos, pour toujours passer un cap, une étape, installant définitivement Depeche Mode au Panthéon des géants.

Comme dirait le titre Insight : The Fire Still Burns…

24058992_10155855224400270_4867048622628001305_n
Auteur : Ingekinnet, Proximus Go For Music

Setlist : 

Going Backwards
It’s No Good
Barrel of a Gun
A Pain That I’m Used To (‘Jacques Lu Cont’s remix’ version)
Useless
Precious
World in My Eyes
Cover Me
Insight (Martin)
Home (Martin)
In Your Room
Where’s the Revolution
Everything Counts
Stripped
Enjoy the Silence
Never Let Me Down Again
Strangelove (Martin)
Walking in My Shoes
A Question of Time
Personal Jesus


Retrouvez les deux autres live report de cette tournée  :


Exceptionnellement, je n’ai pas pris de photos ni vidéos ce soir, envie de profiter ! Celles illustrant l’article portent comme légende leurs auteurs :

2 commentaires Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s