Épisode 5/8 : le pays Cajun est à nous ! Rivière Atchafalaya, Lafayette, Lake Martin, Lake Charles, Houma…Airboat, Boat-House…le Bayou
Introduction : voici l’épisode 5/8 de mon road-trip à travers 4 États des USA. Après la côte Ouest, la côte Est et les grands parcs naturels, me voilà dans le sud pour 16 jours mois de mai, avec mes 2 supers amies. Autant vous dire que je ne sais par où commencer.
Je vais couper en 8 épisodes mes récits. Ils seront par ordre chronologique du voyage sauf concernant l’épisode « Pays des plantations ». Il me semble plus logique de rassembler toutes les plantations dans un seul article et ne pas les éparpiller.
Pour vous repérer, en bleu le trajet réalisé à travers la Louisiane, le Tennessee, le Mississippi et l’Arkansas (2000 miles)
Nous avons donc quitté Don et Sarah à Little Rock (oui je sais, il faut vous remémorer les anciens épisodes), pour entamer 6h de route avant d’arriver à Atchafalaya – Breaux Bridge. Nous apprendrons 2 jours après qu’une fusillade a éclaté à Hot Spring…avec 2 morts.
Cette soirée à Atchafalaya (rivière), on l’attendait avec impatience car expérience unique de dormir, via Air BnB, sur une maison flottante (Boat-House) en plein cœur de la rivière Atchafalaya. C’est un petit Eddy qui nous a accueilli afin de nous remettre les clés de la « demeure » et quelques préconisations du genre « surtout, fermez bien la porte derrière vous pour ne pas laisser rentrer des petites bêtes » ou encore « rationalisez l’eau de la douche ». C’était vraiment une très chouette expérience, surtout de marcher sur une terrasse bancale (bah oui, on est sur l’eau quand même), et d’être attendues par un petit lézard vert fluo. Par contre, vous pouvez être certain que nous avons fait 10 fois le tour du bordel pour déceler la moindre araignée (par chance, on en a pas vu, et tant mieux car je ne sais pas ce qu’on aurait fait dans ce cas).


Pour info : Si vous êtes intéressés, pour réserver chez Eddie c’est ICI
Après avoir discuté avec Eddie, direction le petit bar trop hyper super mignon, le Turtle’s Bar, juste en face de notre maison (enfin, il faut traverser le ponton très très bancal, lui aussi) avec….bah des vrais cajuns quoi….des sans-dents, un peu alcoolisés, autour d’un Jukebox. Nous avons sympathisé avec l’un d’entre eux, qui, finalement, nous a offert notre tournée de …coca !! Par la suite, une dame est venue nous donner sa carte professionnelle si jamais on a besoin dans le coin (elle est avocate…). Bref ce bar est vraiment typique du coin, avec des lianes et des plantes partout, et légèrement poussiéreux.

Pour info : Les Cajuns de Louisiane sont les descendants des Acadiens (Bretons, Normands, région Poitou Charentes et quelques Parisiens, qui ont migré au Canada pour aller peupler les terres du Nord), chassés d’Acadie (Canada) par les Anglais lors du « Grand Dérangement » vers 1750 (épuration ethnique). Ils ont donc du trouver refuge sur des terres plus ou moins hostiles car ils n’ont pas reçu un très bon accueil de l’aristocratie française, en place à la Nouvelle-Orléans. En 1763, la France a cédé la Louisiane à L’Espagne et à l’Angleterre sans que ses colons français ne le sache. Une fois installés, les cajuns tenteront une révolution pour se proclamer indépendant, sans succès (la France récupérera, sous Napoléon, la Louisiane en 1800 puis la vendra 3 ans plus tard aux USA).
Pour info : les cajuns (donc les anciens Acadiens) se sont installés en Louisiane sous autorité Espagnole, les mêlant aux créoles déjà sur place, c’est pourquoi le Cajun parle un Créole en patois (pour rappel, les Créoles sont les natifs Français de la Louisiane) et la nourriture Cajun est fortement empruntée à celle Créole.

Le soir, direction le Pat’s Diner pour un repas Cajun mais comme il n’était pas fameux, je m’exprimerai sur la nourriture Cajun quand j’attaquerai l’épisode dédiée à la ville de la Nouvelle-Orléans. Je peux simplement souligner qu’une fois de plus, vous pouvez acheter la sauce piquante pimentée à l’effigie du restaurant, comme dans tous les resto’ de la région.
Le lendemain, après une douche caustique (nous aurons l’odeur du marécage 48h dans les cheveux), nous décidons de faire un tour de bateau sur Lake Martin, avec un biologiste. Nous sommes 8 sur la petite barque, prêts à découvrir le bayou (étendue d’eau serpentée) et ses Swamp (marécages) et voir toute la faune et flore. On apprendra un tas de truc, que je vais essayer de vous restituer, sans vous plomber. Pour vous rendre à Lake Martin, il vous faudra passer par la petite ville de Breaux Bridge. Arrêtez vous au Visitor Centor, vous aurez une fois de plus un beau Pin’s mais également un collier de perle avec un Crawfish (ecrevisse) de toute beauté et de gentilles dames qui vous parleront Cajun. Cependant, rien de plus à faire ou à voir ici. La ville vit presque uniquement de la pêche à l’écrevisse avec plus de 11 000 tonnes par an
Tour de barque sur Lake Martin et ses découvertes :

- Snake Bird (ou Anhinga) : cet oiseau peut nager avec uniquement sa tête hors de l’eau (d’ou son nom de oiseau serpent). Même si son plumage n’est pas imperméable contrairement aux canards, il peut rester assez longtemps sous l’eau mais une fois sa proie capturée, il faut qu’il se sauve car son plumage, saturé en eau, ne lui permet pas de s’envoler de suite. Il lui faudra donc grimper en haut d’un arbre afin de déployer ses ailes et d’attendre le séchage naturel

- Summer Tanager (ou Piranga Vermillon) : tout simplement magnifique, rouge feu et vif, on le croisera partout, et se distingue fortement dans les plantations

- Yellow Crowned Night Heron : héron à pattes jaunes, plus connu sous le nom de Bihoreau. Ses pattes jaunes permettent de chasser plus facilement les poissons qui sont attirés par cette couleur atypique une fois dans l’eau
- Tortues, appelées Pop corn à Alligator…Pas besoin d’en dire plus, les pauvres petites tortues…

- Alligator : pour mesurer la taille d’un alligator, il vous « suffit » de prendre la distance entre le bout de son nez, et le milieu de ses yeux puis de multiplier par 12 cette distance. Il faut savoir qu’il y a plus d’alligators que d’habitants en Louisiane (environ 2 millions). Vous en verrez partout, dès qu’il y a un peu d’eau, même dans les fossés de bord de route. Contrairement au crocodile, l’alligator ne cherche pas à croquer l’homme

- Dragonfly (libellules)
- Canard à bec rose : désolée, pas d’infos, je n’arrive pas à savoir le nom de l’espèce précise

- Aigrettes

- Aigles

- Carouge à épaulettes : oiseau assez violent envers les autres oiseaux, même bien plus gros que lui. Il se met en posture d’intimidation avec les ailes légèrement relevées, lui donnant la forme de 2 épaulettes rouge vif. Il se peut qu’il attaque l’homme si ce dernier vient embêter le nid. Cet oiseau a été fortement médiatisé en 2011 où en une nuit, des milliers de carouges sont mort après s’être percutés les uns des autres dans le ciel. Pas d’explication véritablement avancée devant ce phénomène assez glauque, hormis un mouvement de panique du aux feux d’artifices du nouvel an. Quelques jours plus tard, c’est plus de 600 carcasses de carouges qui ont été retrouvées sur les routes de Louisiane

- Cyprès chauve : c’est l’arbre significatif du bayou. Avec ses racines hors de l’eau, lui permettant de favoriser la photosynthèse, il est souvent parasité par de la mousse espagnole. Le cyprès a beaucoup de sève, le gardant humide et donc très utile pour la fabrication des maisons (résistance au feu, garde la fraîcheur)
- Mousse espagnole : Cette dernière est le signe de pureté de l’air car elle ne se developpe uniquement lorsque ce dernier n’est pas pollué. La mousse espagnole capte l’humidité de l’air et la transforme en sorte de poussière, qui s’accroche partout, et surtout autour de ses propres racines aériennes. Elle capte avant tout les minéraux nutritifs des arbres comme le calcium. Elle peut leur être fatale lors de tornades car elle accentue la résistance au vent. De plus, si elle devient trop abondante, elle empêche une bonne photosynthèse. La mousse espagnole a longtemps été utilisée comme mousse de matelas dans les plantations ou comme torchis

Pour info : nous avons voyagé sur Lake Martin, non avec Norbert Le Blanc (un des seuls à parler Français donc surbooké, mais finalement, on n’a pas regretté car sur son 4X4, il y avait un sticker pro Donald Trump…) mais avec la compagnie Cajun Country Tour (20$ pour 2h). Réservez 24h minimum à l’avance.
Pour info : le bayou est principalement composée d’eau douce, à la différence d’une mangrove qui est un mixte entre eau douce et eau marine
Après cette superbe ballade, nous partons vers Lafayette
Lafayette est la capitale francophone de la Louisiane. Son nom est en l’honneur de célèbre marquis Français. La ville vit surtout la nuit, où danse et nourriture sont à l’honneur, mais en journée, c’est un peu vide. Fin avril, Lafayette reçoit le festival international de Louisiane. La ville reste réputée pour ses « fais-dodo », c’est à dire des bals où les mères laissaient leurs enfants dans des pièces annexes, pendant qu’elle dansaient toute la nuit. La légende raconte qu’avant d’aller danser, les mère chantaient la célèbre comptine « fais dodo cola mon p’tit frère… », d’où le nom de ces soirées, encore aujourd’hui.
Le soir, direction Lake Charles pour dormir, avec, excusez du peu, un passage au Walmart avec leur petits caddie pour obèses et un bain de minuit !

Impossible de partir, sans avoir testé l’airboat (hydroglisseur) ! Il faut réserver 48h en avance pour être sûr d’avoir sa place car les airboat ne peuvent prendre que 4-6 personnes max. C’est notre jour de chance, nous ne sommes que 3 avec Byron (le sosie de S. Splielberg avec l’âme d’Indiana Jones). Il faut mettre le casque car le bruit est infernal, mais purée, ça droppe ce truc ! On s’envole au dessus de l’eau (sensation ressentie). On ira dans des endroits incroyables, cachés, et grouillant d’alligators. Byron s’arrêtera d’ailleurs juste à côté d’une mémère qui mettra sa tête sur l’airboat, moment intense (lookez ma petite vidéo ci-dessous)
On fera du pseudo slalom à travers les piliers des ponts routiers (pour vivre, le bayou regorge de routes suspendues au dessus des marécages, c’est assez impressionnant), puis des pointes à 60km/h (mais avec le vent, on avait l’impression d’être à la limite du sonic-boom).
Bref, le pied, c’est à faire ! Lookez ma petite vidéo ci-dessous
Pour info : l’airboat permet de naviguer dans les marécages où la profondeur d’eau reste très faible, grâce à son fond plat. Il permet également de naviguer dans les fords courants d’eau grâce a sa forte puissance motrice.
Pour info : l’airboat doit être fortement motorisé pour atteindre la vitesse de « planning », la portance dynamique du fond de la coque remplaçant la portance statique (portance d’Archimède) du volume immergé. La puissance installée dépasse souvent 100 cv pour une tonne (merci wiki)
Pour info : nous avons réservé chez Airboat Mcgee’s Launding, comptez 45$ pour 1h15

Pour se remettre de nos émotions, direction Avery Island et Cypremort…Suite au prochain épisode.
==> La Galerie Photos <==
Retrouvez les autres épisodes :
Je pense que c’est cette étape que j’aurais la plus appréciée, entre les monstres marins et la faune / flore du coin, ça devait être magnifique !
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Bonjour
Ce n’est pas vraiment un commentaire bien que je trouve votre récit très intéressant, mais plutôt une question intéressée.
J’ai vu en 2018 un reportage sur des plongeurs ou des pêcheurs de troncs immergés dans le Bayou.
Je suis à la recherche de ce bois pour faire une sculpture.
Donc si vous avez une info je suis preneur…
Bien cordialement
Take care
Ollivier
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