Épisode 7/8 : Magnolia, Rosedown, Butler Greenwood, Greenwood, Myrtle, Oak Alley, St Francisco Plantation, Destrehan, Laura Plantation…l’esclavage, le coton, la canne à sucre, les fantômes, les serpents, la mousse espagnole…
Introduction : voici l’épisode 7/8 de mon road-trip à travers 4 États des USA. Après la côte Ouest, la côte Est et les grands parcs naturels, me voilà dans le sud pour 16 jours mois de mai, avec mes 2 supers amies. Autant vous dire que je ne sais par où commencer.
Je vais couper en 8 épisodes mes récits. Ils seront par ordre chronologique du voyage sauf concernant l’épisode « Pays des plantations ». Il me semble plus logique de rassembler toutes les plantations dans un seul article et ne pas les éparpiller.
Pour vous repérer, en bleu le trajet réalisé à travers la Louisiane, le Tennessee, le Mississippi et l’Arkansas (2000 miles)
Il y a environ 150 ans, plus de 350 plantations dominaient les rives du Fleuve Mississippi en Louisiane, afin d’irriguer, mais également d’exporter le coton, l’indigo et la canne à sucre. Aujourd’hui, la plupart des plantations sont à l’abandon, voire entièrement détruites pendant la guerre civile et l’émancipation des esclaves. Cependant, un bon nombre d’entre elles sont en état et encore habitées, permettant aux touristes de visiter ces immenses demeures et parcs (toutes classées au patrimoine nationale). Chacune à son histoire et son lots de célébrités locales. La plus connue reste certainement Oak Alley, avec son allée de 28 chênes vivants (Live Oak), où un air du film Autant en emporte le vent est palpable (cependant, le film a été tourné en Géorgie).
Pour info : Le mot « plantation » désigne à la fois les champs mais également la maison principale située sur la parcelle, propriété du maitre des esclaves.
Ce résumé ne prendra pas en compte l’ordre chronologique des visites car nous avons fait ces plantations sur différents jours, selon l’avancée sur le parcours du road-trip.
Cela dit, je tenais à partager avec vous un drive croisé sur la route où le concept c’est de manger dans sa voiture sur le parking après qu’un livreur vous ai apporté votre commande. Trop fort ces américains, tout comme la taille de leurs voitures :

1- Magnolia Plantation : ce fut notre première rencontre avec le monde des plantations (boom boom dans le heart) et de la mousse espagnole. Toutefois, nous sommes arrivées un peu tard et on n’a pas pu visiter la maison tout en cyprès de ce petit couple de vieilles dames. On a donc profité du parc et rencontré un couple de français faisant à peu près le même périple (hormis le détour dans l’Arkansas et Tennessee). Comme son nom l’indique, la plantation regorge de Magnolias (forever). Cette plantation française créole date de 1791 et a accueilli Armand Duplantier, bras droit de Lafayette. Une des 2 propriétaires parle français ce qui vous facilitera la visite. Vous pourrez ainsi visiter la maison avec du mobilier d’époque (on l’a fait à travers les vitres), un pigeonnier, la maison du contremaitre, l’utilisation de la mousse espagnole, les chasse-mouches etc
Pour info : la définition de créole est : propriétaire français expatrié en Louisiane avant que celle-ci appartienne aux USA. La définition de Créole varie selon les périodes et les lieux géographiques où le terme est employé. Ici, Créole définit la classe, la culture anti-anglo. Un créole est donc un expatrié du vieux continent, ou un fils de colon expatrié aux USA, bien souvent Français, Espagnol ou Africain. Rien à voir avec le terme créole employé en France. Les créoles dits de couleur sont nés de relations entre créoles « blancs » et esclaves
Pour info : le Cyprès est l’arbre le plus utilisé dans les plantations car il garde très bien l’humidité grâce à sa sève, limitant ainsi les risques d’incendie et de termites
Pour info : la mousse espagnole, mélangée à de la boue, servait à faire les murs des plantations et servait également au rembourrage d’oreillers ou de matelas. Cette mousse est un parasite du chêne vert, que vous verrez dans toutes les plantations, ressemblant à de long cheveux gris ou bruns, et déambulant selon le sens du vent. On l’a également retrouvée dans le bayou, sur les cyprès.
Pour info : le film Twelve Years A Slave y a été tourné (entre autre ici)
Comme je n’ai pas pris de photos, je vous mets mon steak de Shrimp (crevettes) sur Bread (pain), qu’on a pris au BC Seafood, à 2 min de la Laura Plantation. Si jamais vous passez dans le coin, vous y trouverez de la « cuisine » du coin, et des vieux beaufs bikers français fans de Johnny..En fait non, le plat n’étant pas appétissant sur un cliché photo, je vous laisse avec la boite aux lettres.
Visite : 1h, 10$ (ou 3$ pour uniquement les jardins)

2- Rosedown Plantation : nous avons visité cette plantation en passant par la ville de St Francisville. La demeure, construite par la famille Turnbull, date de 1835 et a « hébergé » plus de 500 esclaves. Le couple, amoureux des jardins à la française, seront les premiers à importer les camélias et azalées en Louisiane. Après la guerre de sécession, le couple Turnbull mourut ruiné.
Le jardin est très joli, avec quelques petits bosquets et allées de buis (parfaitement entretenues par Anita…enfin on ne sait pas vraiment si c’était un Mike ou une Anita mais pour nous, ce sera Anita). La plantation possède une très belle allée de Live Oak mais pas que…La plantation cache un lac et on tombera nez à nez avec un serpent sorti tout droit du Livre de la jungle (que j’ai eu le temps d’immortaliser) ! Oui on a vu nos vies défiler à ce moment. En réalité, après avoir envoyé la photo à un ami travaillant au CNRS auprès des serpents, il s’avère que c’est une Thamnophis sauritus (soit dit, une couleuvre mince). On ne la trouve qu’aux USA du Sud et Amérique Centrale, mais on ne craignait pas grand chose…les lopettes ><

Pour info : les live oak (chênes vivants) ont une croissance ininterrompue pendant 200 ans. Ensuite, ils stagnent pendant 200 ans puis meurent dans les 200 ans suivants (soit à l’âge de 400-600 ans)
Pour info : Rosedown possède un grand lit gothique ayant appartenu à Henry Clay, candidat à la maison blanche en 1844
Visite : 10$, 2h
3- Butler Greenwood Plantation : euh, comment dire…on s’est trompées de maison ! A la base on cherchait la Greenwood, et puis on a atterri ici, chez l’habitant quoi, pépouzes. Une femme est sortie, on lui a dit qu’on faisait le tour, comme à chaque fois, et elle n’a pas eu l’air surprise alors gros quiproquo, nous sommes tout de même restées. Problème, les descriptions du Petit Futé et du Routard ne correspondaient pas…On est quand même un peu butées alors c’est parti pour faire le tour du proprio parce que mine de rien, elle était jolie cette parcelle. Finalement, nous étions à la Butler Greenwood qui en réalité, est bien une ancienne plantation, mais qui, aujourd’hui, loue uniquement des cottages, tous équipés avec piscine etc…
Visite : 0$

4- Greenwood Plantation : donc bref, après notre intrusion à la Butler, on a fini par trouver la vraie Greenwood ! Un magnifique parc ombragé avec des dizaines de Live Oak et une demeure imposante en Greek Revival datant de 1830. En dehors de ça, pas grand chose. La dirigeante de cette ancienne plantation nous avertira qu’un mariage va se dérouler et que la mariée devrait arriver d’une minute à l’autre pour se faire photographier. Du coup, impossible de visiter la maison. Elle nous fera tout de même payer 5$ pour le parc. Nous, toutes contentes, on ne voulait pas louper ça, une américaine sans sa robe meringuée ! Je vous passe les détails de l’hôte qui…ne doit pas souvent sortir de son greek revival. Une fois de plus, on fait un petit tour du proprio, visite des petits cottages et du petit lac… On s’est posées dans l’herbe et on a attendu, attendu, attendu (et elle n’est jamais venue) et….on ne verra jamais la mariée ni le mariage !

La plantation de coton comptait plus de 750 esclaves. Elle a été épargnée pendant la guerre de sécession car la plantation fut utilisée comme hôpital aux troupes nordistes . La maison actuelle est une réplique de l’originale qui a entièrement brûlé en 1960
Pour info : la série Nord et Sud avec Patrick Swayze, Gene Kelly, Elizabeth Taylor… y a été tournée
Pour info : le style des plantations avec des imitations de colonnes grecques se nomme Greek Revival (pour briller en société)
Pour info : les cottages se louent entre 104$ et 140$ la nuit
Visite : 5$ (le parc)
5- Myrtle Plantation : Ahh on a adoré ! On a adoré car on a ramené notre nouvelle amie, Chloé. Nous étions donc 4 à faire le voyage (et certaines personnes l’ont remarquée : la dame du Visitor Center à Little Rock et une serveuse d’un restaurant qui nous avait mis 4 couverts…).
La plantation, datant de 1796, a fait fortune dans l’indigo puis le coton. Cependant, la maison est hantée. Chaque propriétaire y a vu quelqu’un de sa famille tué violemment. Tout commence par la pendaison dans le jardin de la petite Chloé. Chloé était une esclave de la famille Woodruff, qui avait un statut privilégié (surement la maitresse de Clark Woodruff en échange de ne pas travailler aux champs mais en cuisine). Seulement voilà, Chloé avait la fâcheuse tendance d’écouter aux portes. Son maître, Clark Woodruff a fini par lui couper l’oreille, l’obligeant à se balader avec un turban vert sur la tête. Pour se venger, elle fera un gâteau empoisonné, mais hélas pour elle, seule la femme de Clark, enceinte, et ses 2 filles en mangeront, avant de mourir. Clark Woodruff prononcera la sentence de la pendre à un arbre de la plantation, avant de la découper et de la jeter dans le fleuve. Suite à cet évènement, la maison serait hantée et la preuve réside en son miroir trônant dans l’entrée. Ce dernier a beau être nettoyé, les traces de doigts de Sarah et de ses 2 enfants finissent toujours par réapparaitre (la coutume veut que tous les miroirs soient recouverts d’un drap lorsqu’il y a un décès, pour ne pas que les âmes y soient renfermées. A cette époque, Clark, tellement meurtri, aurait oublié cette coutume).

Autre légende de la maison : le meurtre de 3 soldats pendant la guerre de sécession. Un des corps laisserait une immense tache de sang indélébile. D’autres meurtres ont eu lieu dans cette maison, notamment celui du premier propriétaire, William Winter, dont le piano raisonnerait certains soirs…
Une série documentaire a été tournée sur la Myrtles (nom tiré de la plante Myrtes d’ailleurs, servant à faire de la liqueur) et les meubles se sont déplacés tout seul d’une pièce à l’autre, au grand damne de l’équipe de tournage. De même que des photographes de National Géographic qui ont pris en photo la maison, et une fois les négatifs développés, Chloé et autres esclaves morts sur la propriété sont apparus (clichés visibles ICI)
Plus sérieusement, la maison est très belle, avec des balcons en fer forgé et un très beau jardin entourant un petit lac.
Pour info : si l’envie vous en dit, vous pouvez louer une chambre de la maison (175-290$/nuit), ou des cottages à 295$/nuit
Visite : 1h, 10$
6- Destrehan Plantation : la plus ancienne de la vallée. Construite en 1787 sur 3200 hectares. Le propriétaire* de l’époque fera fortune dans la canne à sucre, grâce à son travail sur le perfectionnement de la granulation de ce dernier, mais également dans la culture de l’Indigo (servant à teindre les habits militaires en bleu). La plantation a accueilli plus de 200 esclaves en même temps, répartis dans des maisons en bois de 8-10 personnes.
* Jean-Baptiste d’Estrehan des Tours, trésorier royal de la colonie française de Louisiane et fils d’un membre de l’armée de l’empereur Napoléon, a qui a été offert, une baignoire, par Napoléon, encore présente dans la plantation.
Pour info : le film Twelve Years A Slave y a été tourné (entre autre ici)
Pour info : le film Entretien avec un Vampire a été tourné ici (Tom Cruise, Brad Pitt)
Visite : 45 min, 20$

En partant, nous sommes repassées devant l’immense usine que nous avions vue le premier jour de notre arrivée sous la foudre (voir ICI), et de jour, c’est tout aussi futuriste :
7- San Francisco : pourquoi ce nom ? Aucun rapport avec la célèbre ville de la côte ouest. A l’origine, la maison s’appelait St Frusquin, provenant surement de l’expression Sans Frusquin (sans un sous) car le propriétaire a vidé toutes ses poches pour sa construction. De fil en aiguille, en déformant les mots, on est passé de San Frusquin à San Francisco….
Cette plantation de cannes à sucre de 1856, est certainement celle qui se démarque le plus grâce à ses couleurs vives et ses formes empruntées à la Prusse ancienne (la femme du second propriétaire habitait en Bavière). Une des particularités est l’approvisionnement en eau de la maison, très rare à l’époque. Cette dernière possède deux grands réservoirs de chaque côté, alimentés par des tuyaux.
Visite : 45 min, 17$
8- Laura Plantation : certainement une de nos meilleures visites car nous avions un guide, Rocky, qui parlait un français créole mais compréhensible, juste pour nous 3. Autant vous dire que le petit Rocky a été aux petits soins avec ses 3 drôles de dames. On a pu accéder à des pièces interdites (ouh ouh il voulait son TIP lui) et poser toutes les questions qu’on voulait. De plus, Rocky est un fou des photos, il nous photographiait un peu partout dans la maison, histoire de faire revivre les vieux clichés de la maison (c’est pour cela que nous nous sommes retrouvées sur les marches de la maison, comme 150 ans avant nous). Et puis, on s’est fait un ami, l’ami le chat

Cette plantation aux couleurs vives, cultivait la canne à sucre et était une plantation créole. La visite se déroule autour de la famille Duparc/Locoul, dont les mémoires ont été écrits par Laura Locoul et découverts en 1993. S’ajoute à ce récit, plus de 5000 documents provenant des archives nationales de Paris.
La plantation fut construite en 1805 par Guillaume Duparc (Français qui a combattu aux côtés de Washington et Lafayette. Ce dernier était marié à Nanette Prud’homme, qui a dirigé la plantation plus de 20 ans, avant de la céder à sa fille Élisabeth (plus sérieuse que ses frères). Elisabeth se maria à un riche propriétaire viticole originaire de Bordeaux, et pu lancer l’importation en Louisiane de vin français. Par la suite, elle lèguera la demeure à ses 2 enfants : Émile et Aimée. Les deux ne s’entendent guère et sépareront la maison en deux, Émile nommera la plantation du nom de sa fille : Laura Locoul. Cette dernière dirigea à son tour la plantation, avant de renier son passé, son éducation créole, lassée du manque d’humanisme au sein de la plantation (et surtout de la violence de sa grand-mère envers les esclaves), pour aller vivre sa vie « Américaine ». Laura parti ainsi à NOLA pour y apprendre l’Anglais puis s’installera dans le Missouri. Elle vécue 102 ans (1861-1963), faisant d’elle une véritable mémoire vivante, de Lincoln à Kennedy.

Pour la petite histoire, si vous regardez Eliza Duparc, elle est décédée à l’âge de 17 ans, et la raison est tristement conne. A l’adolescence, Eliza a eu de l’acné mais ses parents, s’inquiétant de l’état de son visage en pensant qu’ils ne pourraient jamais la marier, l’ont envoyée chez un spécialiste. Le traitement donné par ce dernier la tua (évidemment, ses parents ne connaissaient pas le phénomène de passage qu’est l’acné).
Tout au long de l’activité dans cette plantation, seule la langue française fut parlée. Elle s’étend sur plus de 5000 hectares et aura été en activité pendant 180 ans.
La maison fut construite en 11 mois, par un esclave sénégalais (maison en kit et en lamelles de cyprès, vieilles de 600 ans aujourd’hui). Dans le parc, a été construit 69 maisons d’esclaves (pour 8 personnes), ainsi qu’une seconde résidence pour la grand-mère de Laura. La majorité des esclaves étaient sénégalais.
Pour info : après l’émancipation des esclaves et l’interdiction d’en importer, la plupart était donc libre de rester vivre et travailler sur les plantations, ou de partir. La majeure partie choisira de rester car ils n’avaient nulle part ou aller, n’ayant connu que la vie des champs. Ils étaient nés sur la plantation, leurs parents étaient eux-mêmes esclaves…
Pour info : à l’époque, la maison avait une vue directe sur le Mississippi mais une digue a été construite afin de limiter les dégâts niveau inondation. Ce sera le cas pour la majorité des plantations qui bordent le fleuve
Pour info : la culture créole se distinguait de la culture anglo de par les pouvoirs octroyés aux femmes. Si une plantation appartenait à une femme, son mari n’avait aucun droit dessus. A la mort de la femme, la plantation revient à ses enfants, même si ce sont des filles mariées, la plantation reste dirigée par une des filles et non pas, par leurs maris respectifs. Il est donc courant que la majeure partie des plantations aient été dirigées par des femmes durant des années, comme de véritables femmes d’affaires.
Visite : 1h30, 20$
9- Oak Alley Plantation : la beauté ! La plus célèbre certes, mais elle le mérite. Il faut remonter en 1700, lorsqu’un colon Français (inconnu) a construit une petite maison face au Mississippi avec deux rangées de 14 Live Oak, soit 28 chênes sur plus de 400 m. C’est en 1830 que la maison prendra la fonction de plantation, avec l’acquisition de la demeure par un Français Créole, Jacques Roman (frère du Gouverneur de Louisiane), qui agrandira la petite maison en véritable mini palais, sous le nom de Bon Séjour. Après de nombreuses passations, Oak Alley (l’allée des chênes) fut entièrement ravagée et à l’abandon. Il faudra attendre les années 1960 pour que le site soit réhabilité via de riches nouveaux propriétaires et la création de la fondation Oak Alley, permettant d’ouvrir ses portes au public. Oak Alley est inscrite au registre des monuments historiques nationaux (comme la majeure partie des plantations).

La visite se déroule à la fois dans le parc de la plantation, avec de multiples bicoques d’esclaves, la garçonnière, le cimetière, l’atelier de forgeron, la maison du contremaitre, le grand manoir (nommé Bonséjour), le cinéma de la canne à sucre, et surtout, dans l’allée des 28 Live Oak. Vous pourrez également siroter l’excellent Mintjulep vendu 5$ à l’entrée de Bonsejour, spécialité du sud des USA ayant inspiré le Mojito. Le Mintjulep est un cocktail à base de Bourbon, sucre, eau et menthe. La maison principale se visite elle aussi, mais uniquement avec un guide en costume d’époque (une visite toutes les 30 min). Vous retrouverez la majeure partie du mobilier présent dans les autres plantations, comme par exemple l’immense chasse-mouche au dessus de la table de la salle à manger, actionné par un esclave. La plantation dans sa globalité s’étend sur plus de 10 hectares.

Pour info : Bonsejour compte 28 colonnes de style Greek Revival, soit autant que de chênes présents dans l’allée, et autant de dépendances (fétichisme du chiffre 28)
Pour info : chacun des 28 chênes porte un nom. Par exemple, le 9e s’appelle Josephine Stewart, il a une envergure de 40m et 10m de circonférence
Pour info : vous pouvez louer un cottage dans Oak Alley pour des prix variant de 165$ à 225$ la nuit
Pour info : toutes les pendules de la plantations sont arrêtées à 7h30, heure du décès de Jacqueline Stewart à l’âge de 93 ans, à l’origine de la fondation Oak Alley
Pour info : 243 hectares sont toujours dédiés à la culture de la canne à sucre
Visite : 4h (en prenant son temps), 20$

L’histoire et la vie des esclaves : les esclaves avaient chacun leur tache au sein de la plantation : cuisine, brassage de vent et de mouches, ménage, champs de coton, indigo ou canne à sucre…Le « chef » des esclaves avait sa propre petite maison, dite la maison du contre-maître, assez proche de la plantation où vivent les maîtres des lieux, et proche des maisons des esclaves. Ce dernier était très violent et tout était permis (coups de fouet, viols, coupage d’oreilles ou de jambes selon les fautes commises…). Les esclaves dormait dans de petites cabanes coupées en 2, permettant d’accueillir 2 familles par cabane.

La cuisine de la plantation était toujours placée à l’extérieur pour ne pas risquer d’incendie au sein de la plantation (en bois). Les allées allant de la cuisine à la plantation se nomment les Whistler Walk (l’allée des siffleurs). Les propriétaires voulaient s’assurer que les esclaves ne goutteraient pas aux plats préparés (par eux-mêmes), en les transportant de la cuisine à la maison. Pour cela, ils les obligeaient à siffler le temps du voyage.
La vente, et surtout le prix donné à chaque esclave se basait sur les origines et la couleur de la peau, ainsi que l’âge et le sexe. Chaque plantation tenait à jour un registre


Après 1807, les esclaves avaient un salaire mais ils ne pouvaient uniquement le dépenser sur la plantation.
Un réseau pour esclaves en fuite s’est mis en place, nommé le chemin de fer clandestin (underground railroad). Ce chemin emmenait les fugueurs jusqu’au Canada ou dans les USA britanniques du Nord, là où l’esclavage était interdit, avec l’aide des abolitionnistes. Plus de 100 000 esclaves parvinrent à s’échapper grâce à ce réseau très organisé (écussons peinturés sur les devantures des maisons indiquant si la personne était une abolitionniste, un traitre, un propriétaire de plantation, un policier…afin d’aider l’esclave en fuite à ne pas s’arrêter n’importe où). La plus célèbre des femmes au sein du réseau est Harriet Tubman

Pour info : chaque plantation de canne à sucre avait sa cabane de fabrication. Les cannes étaient broyées et le jus sortant était chauffé dans de grands chaudrons en fonte. Une fois chauffé, il était clarifié à travers 3 autres chaudrons, chacun de taille différente. On utilisait de la chaux et du souffre pour éclaircir le jus, les impuretés remontant à la surface étaient ainsi retirées. Une fois le jus arrivé dans le dernier chaudron (appelé Batterie), et à bonne température, ce dernier se transforme en grains. Le mélange était ensuite refroidit dans des bacs en bois, et en 24h, ce dernier se cristallisait. Si le temps pour se refroidir dépassait les 24h, le mélange se transformait en mélasse. Le tout était ensuite déposé dans de grandes cuves de 550kg (non fermées pour permettre à la mélasse de s’écouler) avant expédition.
Pour info : l’importation d’esclaves aux USA fut interdite en 1807, mais l’utilisation de ces derniers, déjà importés sur les plantations, restait légale. Il faudra attendre 1865 pour l’abolition totale de l’esclavage.
La guerre de sécession : guerre civile de 1861 à 1865 opposant les États du Nord (dit l’Union) face aux États du Sud (dit les Confédérés). Cette guerre a éclaté lorsque Lincoln est devenu président des USA en 1860 et menaçait d’interdire l’esclavage où il était encore courant dans les états du sud. Lincoln, abolitionniste, dirigeait donc l’armée du Nord, réunissant tous les états ayant déjà abolis l’esclavage. Les états confédérés se sont proclamés indépendants en 1861 et ont élu Jefferson Davis comme Président. Cette guerre de 4 ans fera plus de 600 000 morts. En 1865, les sudistes sont battus, la totalité des États confédérés réintègre l’Union (sauf la Géorgie qui réintégrera l’Union en 1870) et l’esclavage est aboli.
Pour info : les états confédérés étaient la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l’Alabama, la Géorgie, la Louisiane, la Virginie, l’Arkansas, le Tennessee, la Caroline du Nord, la Géorgie et le Texas.
Pour info : les soldats sudistes portaient des uniformes gris, en opposition à l’armée de l’Union qui était en bleue (teinte via l’indigo cultivé sur les plantations). L’armée nordiste comprenait 10% d’afro-américains, contrairement aux sudistes qui n’ont donné que très tardivement le droit d’armer les « noirs » au sein de leur armée.
Pour info : toutes les constructions datant d’avant cette guerre se nomment Antebellum (pour briller, une fois de plus en société) du genre « purée, quelle belle demeure Antebellum au style Greek Revival ! »
St Francisville : petit aparté sur la petite ville de St Francisville par laquelle nous sommes restées manger. Vous y trouverez la vieille église Episcopal Church sur Ferdinand Street et son cimetière. Je vous conseille de vous promener dans la superbe Royal Street où de superbes demeures aux couleurs joyeuses trônent de chaque côté de la rue, c’est vraiment superbe. St Francisville est la 2e ville créée en Louisiane vers 1730 (la 1ere étant la Nouvelle Orléans en 1718), et construite sur un ancien cimetière (à force des nombreuses crues du fleuve, les populations ont migré sur les collines pour enterrer leurs morts sans qu’ils baignent dedans, d’où la migration vers St Francisville. On a donc le vieux St Francisville datant de 1730 et le nouveau datant de 1809). La ville était le plus grand port du Mississippi entre Natchez et NOLA.

Inutile de visiter autant de plantations, les plus belles (et à faire absolument), de par leur histoire, leur état, et leur parc sont : Oak Alley, Laura Plantation et Myrtles Plantation.
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